Alors que la présidentielle ivoirienne de 2025 approche à grands pas, le PDCI-RDA traverse une zone de turbulences qui menace son unité. Port
Alors que la présidentielle ivoirienne de 2025 approche à grands pas, le PDCI-RDA traverse une zone de turbulences qui menace son unité. Porté par Tidjane Thiam, élu à la tête du parti en décembre 2023, le parti historique d’Houphouët-Boigny peine à parler d’une seule voix. Entre ambitions personnelles, querelles internes et recours judiciaires, l’organisation se retrouve en ordre dispersé à seulement quelques mois de l’échéance électorale.
La légitimité de Thiam à la présidence du parti est frontalement remise en question. Valérie Yapo, militante influente du parti, a porté l’affaire devant la justice ivoirienne, dénonçant l’irrégularité de son élection, notamment en raison de sa double nationalité franco-ivoirienne. Exclue temporairement du PDCI, elle a été réintégrée, mais n’a pas relâché la pression judiciaire. Le 2 avril, une audience devant le tribunal a viré au blocage : les militants venus soutenir Thiam ont été empêchés d’accéder au palais de justice. Finalement, la juge a déclaré le tribunal incompétent pour trancher la question.
Malgré l’apaisement tenté par la direction du parti — qui a levé les sanctions à l’encontre des contestataires —, le mal semble plus profond. En coulisses, des personnalités comme Jean-Louis Billon, qui ambitionne lui aussi l’investiture présidentielle, apparaissent en embuscade. L’unité du PDCI-RDA semble ainsi fragile, alors que l’urgence politique exige cohérence et stratégie.
Le regard de Com d’Afrik
Pour un parti qui aspire à reconquérir le pouvoir, ces tensions internes sont un handicap majeur. Le PDCI-RDA, jadis pilier du consensus politique ivoirien, semble aujourd’hui piégé dans une guerre d’égos et de légitimités. En politique, l’image d’unité est un capital électoral. Or, l’effritement de la cohésion interne risque de détourner les électeurs, fatigués par les querelles d’appareil.
Tidjane Thiam, profil international reconnu, peine à s’imposer face à une base encore marquée par des logiques locales et partisanes. Sa présidence, contestée, expose les fractures d’un parti qui n’a pas encore tranché entre modernisation et fidélité aux anciens codes. Si ces tensions ne sont pas résolues rapidement, le PDCI pourrait manquer le rendez-vous de 2025… et laisser le champ libre à ses adversaires.
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