Côte d’Ivoire – Burkina Faso : libération de cinq gendarmes ivoiriens interpellés par les Volontaires pour la défense de la patrie

Le samedi 28 juin, cinq gendarmes ivoiriens, détenus par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) – milices civiles du Burkina Faso –, ont été libérés et sont revenus à Abidjan, selon une source gouvernementale ivoirienne. Ces gendarmes avaient été arrêtés le 21 juin après avoir franchi la frontière entre les deux pays.

Face à cette situation délicate, les autorités ivoiriennes ont engagé des contacts avec leurs homologues burkinabés à Ouagadougou afin d’obtenir la remise des agents. Ce retour intervient dans un contexte de relations tendues entre les deux pays, en raison notamment des divergences politiques marquées depuis la prise de pouvoir du capitaine putschiste Ibrahim Traoré au Burkina Faso en septembre 2022.

Ce dernier, avec le Mali et le Niger, a formé l’Alliance des États du Sahel, rompant avec la France, alors qu’Abidjan maintient des liens étroits avec Paris et condamne fermement les coups d’État dans la région.

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire accueille actuellement plus de 80 000 réfugiés burkinabés, fuyant les violences djihadistes et les exactions au Burkina Faso, soulignant la dimension humanitaire de cette crise régionale.

🟠 Le regard de Com d’Afrik

Cet incident diplomatique révèle les fractures géopolitiques croissantes en Afrique de l’Ouest, où des alliances et rivalités émergent autour des enjeux de souveraineté, de sécurité et d’influence internationale. La libération rapide des gendarmes ivoiriens témoigne d’une volonté pragmatique de limiter une escalade entre deux États voisins déjà fragilisés par des défis sécuritaires majeurs.

Pourtant, la situation met en lumière un Sahel en pleine recomposition, où les États naviguent entre souveraineté retrouvée et interdépendance régionale. La montée en puissance de milices comme les VDP illustre la complexification des conflits, mêlant acteurs étatiques et non étatiques dans un environnement instable.

Du point de vue de Com d’Afrik, la clé réside dans un dialogue politique renforcé, appuyé par une coopération régionale solide et une gestion humanitaire concertée. Seule une approche inclusive et concertée pourra atténuer les tensions et bâtir un cadre de paix durable pour les populations concernées.