Corruption au Gabon : une lutte qui avance à petits pas

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Corruption au Gabon : une lutte qui avance à petits pas

  Malgré plus de vingt ans de campagnes de sensibilisation, la corruption continue de s’ancrer profondément au Gabon. Les récents classements d

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Malgré plus de vingt ans de campagnes de sensibilisation, la corruption continue de s’ancrer profondément au Gabon. Les récents classements de Transparency International illustrent une réalité préoccupante : entre 2021 et 2024, le Gabon a chuté de sept places dans l’indice africain de perception de la corruption, se retrouvant à la 32e place. Plus inquiétant encore, pour le premier trimestre 2025, le pays est 153e au niveau mondial en matière de vulnérabilité à la criminalité économique et financière, et 42e en Afrique.

Cette progression négative témoigne de la faiblesse des actions menées jusqu’ici. La Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) multiplie les campagnes de sensibilisation, comme lors de la récente Journée africaine contre la corruption, mais la persistance du phénomène suggère que ces efforts ne suffisent pas.

Les opérations répressives comme « Scorpion » et « Mamba », qui ont conduit à l’arrestation de plusieurs cadres, montrent que la répression est nécessaire. Le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, et plus récemment le vice-président du gouvernement, Hugues Alexandre Barro Chambrier, ont insisté sur la nécessité de mesures fortes pour combattre ce fléau qui mine la justice sociale et la confiance des citoyens.

Le président de la CNLCEI, Nestor Mbou, a rappelé l’importance d’un engagement sincère et collectif pour rompre avec la politique de l’autruche. Cette année, la lutte contre la corruption s’est inscrite sous le thème « promouvoir la dignité humaine », soulignant l’impact social et économique destructeur de ce mal.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Le classement mondial et africain du Gabon sur la corruption doit sonner comme un électrochoc pour les autorités et la société civile. La lutte contre la corruption ne peut plus reposer uniquement sur la sensibilisation, aussi nécessaire soit-elle. Il faut une politique cohérente, appuyée par une justice indépendante et efficace, capable de sanctionner sans faiblesse les pratiques corruptrices.

La multiplication des affaires et des opérations ciblées révèle une volonté politique, mais le défi est de taille : éradiquer un système souvent profondément enraciné, avec des complicités à tous les niveaux. Le combat doit donc être collectif et transparent, impliquant les citoyens, la presse et les institutions.

Enfin, restaurer la confiance publique passe par une exemplarité réelle de la classe dirigeante et une communication claire sur les résultats obtenus. Sans cela, la lutte contre la corruption risque de demeurer un discours qui peine à convaincre.

 

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