Réuni ce 30 mai 2025 sous la présidence du Chef de l’État, le Conseil des ministres a adopté une série de textes législatifs et pris des déci
Réuni ce 30 mai 2025 sous la présidence du Chef de l’État, le Conseil des ministres a adopté une série de textes législatifs et pris des décisions structurantes dans plusieurs secteurs clés. De la justice à la jeunesse, en passant par l’énergie, la santé ou encore l’agriculture, l’exécutif a posé des actes qui confirment sa volonté de moderniser l’appareil étatique et de répondre aux urgences sociales.
Des réformes juridiques pour un État plus efficace
Trois projets de loi majeurs ont été adoptés. Le premier, portant Code des marchés publics, vise à simplifier les procédures et à renforcer la transparence. Le second révise le Code de procédure pénale, pour une justice plus rapide et mieux équilibrée. Le troisième entame une réorganisation des juridictions pour réduire les délais et rapprocher la justice des citoyens.
Cap sur la transformation structurelle
Dans le domaine de la santé, le gouvernement entend accélérer la couverture sanitaire avec le déploiement du Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU) et l’instauration d’un identifiant médical unique. Côté numérique, une stratégie ambitieuse de santé connectée est lancée, intégrant télémédecine et digitalisation des services.
Dans l’éducation supérieure, une réforme structurelle permettra aux universités de gagner en autonomie, tandis que la recherche scientifique bénéficiera d’un nouveau programme de financement.
L’économie n’est pas en reste : une nouvelle orientation est donnée à la politique d’endettement, et le règlement du budget 2023 a été adopté. L’agriculture est elle aussi au cœur des priorités avec le lancement du programme national d’autosuffisance alimentaire et d’un ambitieux plan d’irrigation couvrant 10 000 hectares.
Sept fonds pour accompagner le développement
L’une des grandes annonces de ce Conseil des ministres est la mise en place de sept fonds spécifiques pour renforcer l’action publique :
- Un Fonds d’impulsion à l’entrepreneuriat des jeunes, doté de 50 milliards FCFA.
- Un Fonds de développement de la mécanisation agricole.
- Un Fonds d’appui à la transformation agroalimentaire
- Un Fonds d’équité pour le RAMU, destiné aux plus vulnérables.
- Un Fonds spécial de développement de l’habitat social.
- Un Fonds de transition énergétique pour les projets solaires et ruraux.
- Un Fonds de relance du secteur culturel et touristique.
Ces instruments visent à stimuler l’économie, soutenir les populations fragiles, renforcer la souveraineté alimentaire et promouvoir les énergies durables.
Sécurité, infrastructures et énergie : des signaux forts
Dans les secteurs régaliens, le Conseil a décidé du renforcement de la sécurité aux frontières, ainsi que de la modernisation des équipements des forces armées. Sur le plan des infrastructures, le plan d’entretien routier 2025-2027 a été validé, de même qu’une réforme du transport terrestre avec création d’une autorité de régulation. En matière énergétique, 150 nouvelles localités seront bientôt électrifiées.
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🔎 Le regard de Com D’Afrik
Ce Conseil des ministres marque une étape importante dans la volonté du gouvernement de passer à la vitesse supérieure sur les grands chantiers de développement. L’approche est résolument transversale : les réformes touchent à la fois le juridique, l’économique, le social et le sécuritaire.
La création simultanée de sept fonds démontre une orientation claire vers des mécanismes ciblés d’accompagnement, là où les besoins sont les plus criants : emploi des jeunes, santé, agriculture, énergie, habitat. L’État semble vouloir conjuguer efficacité structurelle et justice sociale.
Du point de vue d’un communicant, cette séance ministérielle traduit aussi un souci croissant de lisibilité et d’impact dans l’action publique. Chaque décision prise s’inscrit dans une logique de résultats visibles, mesurables, et orientés vers des attentes concrètes des citoyens. Une communication plus proactive autour de la mise en œuvre de ces mesures sera cependant essentielle pour maintenir l’adhésion populaire et donner du crédit aux engagements annoncés.
En somme, ce Conseil du 30 mai n’est pas un simple exercice institutionnel, mais bien un signal politique fort : celui d’un État qui veut désormais investir mieux, cibler plus justement, et transformer en profondeur.
Édito – Laetitia Mebaley
La décision de stopper l’importation de poulet en 2027 : une étape clé pour le secteur agricole gabonais
La récente décision du Conseil des ministres visant à stopper l’importation de poulet à compter de 2027 constitue une initiative importante pour le développement de la production locale au Gabon. Parallèlement, la création d’un fonds dédié à l’agriculture et à l’élevage vient renforcer cette dynamique en offrant un appui financier essentiel aux producteurs.
La dépendance actuelle aux importations, notamment dans le secteur avicole, freine le développement des fermes locales. Si plusieurs exploitations existent déjà, elles sont souvent confrontées au coût élevé de l’alimentation destinée aux volailles, ce qui impacte directement leurs prix de revient. Cette situation pousse parfois les consommateurs à préférer les produits importés, généralement plus accessibles.
Pour que cette décision soit pleinement effective, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes d’accompagnement adaptés. À ce titre, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
Subventionner la production locale d’intrants : Il est important de soutenir la culture des matières premières utilisées pour l’alimentation animale (maïs, soja, etc.) afin de réduire les coûts pour les éleveurs.
Renforcer la formation technique et sanitaire : Offrir des programmes réguliers pour améliorer les pratiques d’élevage et la gestion sanitaire, en vue d’augmenter la productivité et la qualité des produits.
Faciliter l’accès au financement : Développer des solutions de crédit adaptées aux besoins des producteurs, avec des garanties ou appuis publics, pour encourager les investissements dans les infrastructures.
Encourager les circuits courts de commercialisation : Favoriser la vente directe ou via des plateformes locales afin de réduire les intermédiaires et améliorer la rentabilité des éleveurs.
Sensibiliser les consommateurs : Promouvoir la consommation de poulet local, en mettant en avant ses qualités et son rôle dans l’économie nationale.
Cette décision représente une étape importante pour la souveraineté alimentaire du Gabon et pour le développement durable de son secteur agricole. Son succès dépendra de l’engagement coordonné des pouvoirs publics, des producteurs, des institutions financières et des consommateurs.
Il s’agit désormais d’accompagner cette mesure par des actions concrètes, afin que les objectifs fixés se traduisent en résultats tangibles et durables.
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