Conflit frontalier : La CIJ tranche — Mbanié, Corisco et Ponga ne seront pas gabonaises

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Conflit frontalier : La CIJ tranche — Mbanié, Corisco et Ponga ne seront pas gabonaises

  Ce 19 mai 2025, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un arrêt historique dans le différend territorial opposant le Gabon à la Guin

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Ce 19 mai 2025, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu un arrêt historique dans le différend territorial opposant le Gabon à la Guinée équatoriale, tranchant sur les titres juridiques de souveraineté relatifs à plusieurs îles et espaces maritimes disputés.

🔹 La Convention de Bata rejetée
La CIJ a jugé que la « Convention de Bata », longtemps défendue par Libreville, ne constitue ni un traité ni un titre juridique valable au regard du droit international. Une décision qui affaiblit considérablement les arguments gabonais.

🔹 Les titres coloniaux validés
La Cour a retenu comme seuls documents recevables les titres coloniaux en vigueur à l’indépendance des deux pays (1960 pour le Gabon, 1968 pour la Guinée équatoriale), fondés sur la convention franco-espagnole de 1900. Cette reconnaissance consacre le principe de continuité des frontières issues de la colonisation.

🔹 Souveraineté sur les îles : la Guinée équatoriale l’emporte
Sur la base du titre espagnol de 1968, la souveraineté sur les îles Mbanié, Corisco et Ponga est attribuée à la Guinée équatoriale, par 13 voix contre 2. Une décision qui pourrait servir de précédent dans d’autres conflits insulaires en Afrique centrale.

🔹 Clarification maritime
La CIJ a également validé la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (1982) comme fondement pour la délimitation maritime entre les deux États.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Ce verdict sonne comme un réveil brutal pour la diplomatie gabonaise. Après des années d’espoir nourri par des arguments historiques et politiques, Libreville se voit désavoué sur toute la ligne juridique. En réaffirmant la prééminence des titres coloniaux et du droit international codifié, la CIJ rappelle la rigueur du droit face aux constructions mémorielles ou diplomatiques.

Mais cette décision ouvre aussi un espace pour réinventer les relations entre les deux pays : la reconnaissance juridique ne signifie pas la fin du dialogue. Au contraire, elle doit permettre une coopération transfrontalière apaisée, dans une région riche en hydrocarbures et en enjeux stratégiques.

D’un point de vue plus large, cette affaire illustre un défi persistant en Afrique : la gestion pacifique et légale des frontières post-coloniales. Elle montre l’importance pour les États de bâtir leur diplomatie sur des bases solides, documentées et conformes aux standards du droit international.

 

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