Commerce transfrontalier : Jusqu’à 2 millions de FCFA de pots-de-vin par voyage sur le corridor Cameroun–Gabon

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Commerce transfrontalier : Jusqu’à 2 millions de FCFA de pots-de-vin par voyage sur le corridor Cameroun–Gabon

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La dernière note de conjoncture 2025 publiée par la Banque mondiale met en lumière une réalité préoccupante : les commerçants opérant entre le Cameroun et le Gabon déboursent en moyenne près de 2 millions de FCFA en frais illicites à chaque acheminement de marchandises vers Libreville.

Ce chiffre résulte d’un système marqué par une prolifération des contrôles : 40 points d’inspection jalonnent le corridor, soit un tous les 11 km, avec des retards estimés à 15 heures en moyenne par trajet. Ces « frais divers », en réalité des pots-de-vin récurrents, ne figurent dans aucune grille tarifaire officielle mais sont pourtant devenus monnaie courante.

À l’arrivée au port, le constat est tout aussi inquiétant : 11,4 jours de délai pour les importations, 6,4 jours pour les exportations. Résultat : pertes économiques, dégradation des produits périssables, et frein majeur à la compétitivité des entreprises.

👁‍🗨 Le regard de Com d’Afrik

Derrière ces chiffres se cache un mal structurel qui gangrène les économies régionales : la corruption de routine sur les corridors commerciaux. Alors que le commerce intrarégional est l’un des piliers de la ZLECAF et de l’intégration économique en Afrique centrale, le corridor Cameroun–Gabon illustre tristement comment les pratiques illicites paralysent la dynamique commerciale.

Au-delà des pertes financières, c’est la confiance des acteurs économiques qui s’érode. Dans un contexte où chaque heure compte pour les chaînes d’approvisionnement, les retards et les coûts non maîtrisés réduisent l’attractivité du Gabon en tant que plateforme logistique. Le pays, déjà classé 115e sur 139 dans l’Indice de performance logistique de la Banque mondiale en 2023, voit son image dégradée à l’international.

Réformer les pratiques aux frontières, numériser les procédures douanières, former les agents de contrôle et instaurer une véritable redevabilité institutionnelle deviennent des urgences économiques. Car sans un environnement logistique sain et transparent, aucun projet de transformation industrielle ou de diversification économique ne pourra prospérer durablement.

 

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