CNAMGS : le SYNAPS menace d’une grève illimitée et envisage une action en justice

Alors que le gouvernement a récemment organisé le concours professionnel de santé, répondant à une revendication ancienne des agents, le Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) durcit le ton face à la CNAMGS. Il dénonce une inaction chronique et met en garde contre un système d’assurance maladie en péril. Une grève illimitée et des poursuites judiciaires sont désormais sur la table.

Réuni en session extraordinaire, le bureau exécutif du SYNAPS a d’abord salué l’initiative gouvernementale, mais l’espoir a rapidement laissé place à la colère. Dans un communiqué ferme, le syndicat dénonce la dégradation des missions de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Selon le SYNAPS, la CNAMGS souffre d’un retard majeur dans la modernisation, notamment l’absence d’équipement numérique dans les hôpitaux, indispensables pour un système de santé efficace et sans papier. Serges Mickala Moundanga, Secrétaire national du syndicat, souligne : « 18 ans après sa création, la CNAMGS n’a toujours pas équipé les hôpitaux de terminaux de lecture des cartes à puce. »

Les accusations vont plus loin : défauts de paiement aux structures de santé, plafonnement arbitraire de la délivrance des médicaments, ce qui mettrait en danger les patients assurés. Le syndicat parle même d’une privatisation rampante de l’accès aux soins.

Le SYNAPS met également en cause l’État, accusé de ne pas avoir versé sa part patronale depuis plus de 15 ans sur les comptes CNAMGS des agents publics, qualifiant cette situation de « crime économique ». Il envisage donc une double action judiciaire, à la fois contre l’État et la CNAMGS, et menace de déclencher une grève illimitée si aucune réponse n’est apportée sous un mois.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Ce bras de fer entre le SYNAPS et la CNAMGS révèle une crise profonde qui dépasse le simple contentieux syndical. Il met en lumière les failles structurelles d’un système d’assurance maladie dont la modernisation est plus qu’urgente pour garantir l’accès équitable aux soins.

Au-delà des revendications salariales, c’est un combat pour la pérennité même du service public de santé, avec des enjeux de gestion, de transparence et de respect des obligations contractuelles. Le retard technologique dénoncé est symptomatique d’une administration qui peine à accompagner les transformations numériques indispensables à la performance publique.

Face à ces défis, le gouvernement est interpellé non seulement sur sa capacité à répondre aux attentes des agents de santé, mais aussi sur sa responsabilité à garantir la santé des populations. L’ouverture d’un dialogue sincère, assorti de réformes ambitieuses, apparaît comme la seule voie pour éviter une crise sanitaire et sociale majeure.