Climat : le Gabon capte plus de CO₂ qu’il n’en émet, mais ne récolte presque rien de ses forêts

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 Climat : le Gabon capte plus de CO₂ qu’il n’en émet, mais ne récolte presque rien de ses forêts

  Selon la dernière note de conjoncture de la Banque mondiale (juin 2025), les forêts gabonaises ont généré, entre 2000 et 2020, des services é

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Selon la dernière note de conjoncture de la Banque mondiale (juin 2025), les forêts gabonaises ont généré, entre 2000 et 2020, des services écologiques d’une valeur estimée à 75,1 milliards de dollars — soit environ 45 000 milliards de FCFA. Une contribution majeure à la régulation du climat mondial… pourtant quasiment ignorée sur le plan économique.

Grâce à ses 22 millions d’hectares de forêts, le Gabon absorbe chaque année près de 100 millions de tonnes nettes de CO₂, soit trois fois plus que ses propres émissions. Pourtant, les mécanismes internationaux de compensation ne traduisent que marginalement cette performance environnementale en revenus pour le pays.

🌱 Un géant écologique sous-payé

La Banque mondiale souligne un paradoxe frappant : 99 % de la valeur écologique des forêts gabonaises est liée à leur rôle de puits de carbone. Pourtant, ces services rendus à l’humanité ne font l’objet d’aucune compensation financière concrète. Les failles structurelles des marchés du carbone, combinées à un cadre juridique encore flou, empêchent le pays de capitaliser sur cette ressource stratégique.

L’institution recommande au Gabon de renforcer sa présence sur les marchés du carbone volontaires, et d’instaurer des mécanismes robustes de paiement pour services environnementaux, afin de mobiliser des ressources durables pour sa transition économique.

🧭 Le regard de Com d’Afrik

Le cas du Gabon illustre avec clarté les injustices climatiques systémiques que subissent nombre de pays du Sud : malgré une empreinte carbone extrêmement faible, ils ne bénéficient ni d’un soutien financier à la hauteur, ni d’un poids réel dans les décisions stratégiques mondiales.

Alors que le pays s’impose depuis plusieurs années comme un modèle de gestion forestière durable en Afrique, son statut de puits de carbone net peine encore à se traduire en retombées concrètes pour sa population. Pire : cette performance environnementale pourrait devenir un piège si elle reste cantonnée à une simple « vitrine verte » sans bénéfice économique tangible.

Dans un contexte post-pétrole, monétiser les actifs naturels du Gabon, notamment via des outils juridiques adaptés et une diplomatie climatique offensive, n’est plus une option mais une impératif stratégique. Il ne s’agit pas uniquement de sauver la planète, mais aussi de garantir une justice climatique réelle, fondée sur la reconnaissance et la rémunération des efforts.

 

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