Cinq ans après sa création, le M5-RFP n’est plus que l’ombre de lui-même.

Lancé avec l’ambition de contribuer à la refondation du Mali, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) regroupait partis politiques, leaders religieux, intellectuels et activistes engagés pour un changement profond.

Mais la réalité du pouvoir en place a rapidement refroidi les espoirs. Assimi Goïta et ses compagnons d’armes, une fois installés à la tête du pays, n’ont laissé aucune marge à une gouvernance partagée.

Le coup de grâce est intervenu en mai dernier, avec la dissolution des partis politiques, une décision qui a fini de réduire au silence le M5-RFP et bon nombre d’acteurs politiques maliens.

🎙 Le regard de Com d’Afrik :

Au-delà de la disparition symbolique d’un mouvement citoyen, c’est toute la dynamique démocratique du Mali qui s’en trouve fragilisée. Le M5-RFP, bien qu’imparfait et traversé par des contradictions internes, portait une voix critique et plurielle dans un paysage politique dominé par l’armée.

La dissolution des partis, loin de résoudre les crises maliennes, ouvre plutôt la voie à une centralisation du pouvoir qui inquiète. L’espace civique se restreint, et avec lui, la possibilité d’un débat démocratique inclusif.

Que restera-t-il de l’héritage du M5-RFP ? Une question qui mérite d’être posée, alors que l’histoire politique du Mali s’écrit désormais sous le sceau de la verticalité et du silence imposé.