Malgré une politique d’assouplissement monétaire engagée depuis 2023 par la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale), les banques commer
Malgré une politique d’assouplissement monétaire engagée depuis 2023 par la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale), les banques commerciales de la zone CEMAC font face à une pression croissante sur leur trésorerie.
👉 Au 15 juillet 2025, leurs besoins de liquidité ont atteint le chiffre inédit de 639 milliards de FCFA, un record historique dans la sous-région.
Ce chiffre illustre la montée en puissance de la demande de financement liée à la reprise économique : entreprises, ménages, et États sollicitent davantage les banques pour soutenir la consommation, les investissements et les programmes publics.
Par ailleurs, les États membres, confrontés à des limites sur l’endettement extérieur, se tournent de plus en plus vers le financement intérieur, absorbant une part importante de la liquidité disponible à travers les émissions de titres publics.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Ce pic de 639 milliards FCFA est plus qu’un simple indicateur conjoncturel. Il met en lumière des fragilités structurelles du système bancaire sous-régional.
D’un côté, la dynamique de relance est réelle : le crédit repart, les projets économiques se multiplient, et la consommation reprend. Mais de l’autre, la capacité des banques à suivre le rythme reste contrainte. Malgré l’abaissement des taux directeurs, l’intermédiation financière reste peu fluide, et la dépendance des banques vis-à-vis des guichets de la BEAC ne faiblit pas.
Ce déséquilibre pose une question fondamentale : la politique monétaire actuelle suffit-elle à soutenir durablement la croissance dans la zone CEMAC ? Ou faut-il aller plus loin, en repensant la structure du marché interbancaire, l’inclusion financière, et la capacité des banques à mobiliser efficacement l’épargne locale ?
Dans ce contexte, la BEAC pourrait être amenée à réviser sa stratégie d’intervention, tout en accompagnant une réforme de fond du secteur bancaire pour éviter que ces tensions de liquidité ne deviennent un frein à la relance.
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