Le Gabon confirme son ascension comme puissance économique sous-régionale. Entre 2019 et 2023, il s’est imposé comme le premier fournisseur d
Le Gabon confirme son ascension comme puissance économique sous-régionale. Entre 2019 et 2023, il s’est imposé comme le premier fournisseur du Cameroun au sein de la CEMAC, avec 143,9 milliards FCFA d’exportations pour 214 400 tonnes de marchandises. Résultat : un déficit commercial inédit de 32,8 milliards FCFA pour Yaoundé en 2022.
En pleine mutation, l’économie gabonaise tire parti du libre-échange sous-régional, notamment dans l’agro-industrie et le bois transformé. En 2022, le Gabon a exporté pour 58 milliards FCFA vers le Cameroun, contre 25,2 milliards d’importations camerounaises. Ce différentiel consacre un partenariat asymétrique, mais révélateur d’une transformation économique en profondeur.
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La montée en puissance du Gabon ne date pas d’hier. La production d’huile de palme a presque doublé, passant de 70 300 tonnes en 2020 à 130 000 tonnes en 2024. Par ailleurs, 69 % du bois exploité est désormais transformé localement. Cette dynamique s’inscrit dans une volonté assumée de réduire de moitié les importations alimentaires d’ici fin 2025, en misant sur la souveraineté alimentaire.
Grâce au Plan national de développement de la Transition, le pays a misé sur l’optimisation du financement agricole et la création de marchés transfrontaliers à Bitam et Eboro. Ces derniers devraient générer près de 1,5 milliard FCFA entre 2024 et 2026. Le Gabon se projette ainsi comme futur exportateur net de produits maraîchers, un changement de paradigme pour l’Afrique centrale.
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Ce basculement structurel est plus qu’un simple succès conjoncturel : il traduit une réorientation stratégique de l’économie gabonaise, fondée sur la transformation locale, la montée en gamme et la diversification. La suprématie commerciale sur un poids lourd comme le Cameroun ne se décrète pas : elle se construit sur la durée, avec des politiques publiques cohérentes et des partenariats ciblés.
Reste que le leadership économique régional est toujours en équilibre instable. Il nécessitera du Gabon une constance dans l’effort, une vigilance face aux aléas des marchés, et un renforcement du tissu productif local. Dans ce contexte, les réformes portées par Henri-Claude Oyima, notamment en matière de gouvernance économique et d’investissement stratégique, seront déterminantes pour inscrire durablement le Gabon comme pilier économique de la CEMAC.
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