CEMAC : la BEAC adopte son nouveau Plan stratégique 2026-2030

Réunie en session ordinaire le 10 juillet 2025 à Malabo, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a validé son Plan stratégique 2026-2030, une feuille de route ambitieuse visant à consolider la stabilité financière, à moderniser ses outils d’intervention et à accompagner la transformation économique des États membres de la CEMAC.

Présidée par Ivan Bacale Ebé Molina, ministre équatoguinéen des Finances, la session a permis d’examiner les perspectives économiques régionales dans un contexte mondial incertain. Les administrateurs ont notamment salué le renforcement de la coopération avec le FMI et rappelé l’urgence d’une consolidation budgétaire dans plusieurs pays de la zone.

📊 Une BEAC proactive, entre stabilité, innovation et réforme
Le nouveau Plan stratégique s’articule autour de quatre axes majeurs :

• Stabilité monétaire ;

• Inclusion financière ;

• Digitalisation des services bancaires ;

• Renforcement de la gouvernance institutionnelle.

Il marque une volonté de repositionner la BEAC comme acteur pivot du développement régional, au service des économies nationales confrontées à des défis structurels durables.

⚖️ Réformes complémentaires pour assainir le système bancaire
La BEAC a également donné un avis favorable à des textes clés, notamment :

• L’encadrement des Caisses des Dépôts et Consignations (CDC) dans l’espace CEMAC ;

• Un règlement relatif à la gestion des comptes inactifs et avoirs en déshérence, pour une meilleure transparence du système bancaire.

Un nouveau logo a également été adopté, symbole de cette mutation institutionnelle profonde engagée par la Banque centrale.

📰 Le regard de Com d’Afrik

L’adoption de ce Plan stratégique 2026-2030 est une inflexion notable dans le rôle que la BEAC entend jouer au sein de la CEMAC : non plus uniquement garante de la stabilité monétaire, mais désormais actrice active de l’innovation financière et du pilotage macroéconomique régional.

Mais au-delà des déclarations d’intention, le défi majeur sera l’implémentation effective des réformes. Trop souvent, les outils existent, les textes sont adoptés, mais la lenteur des mises en œuvre, combinée aux pesanteurs administratives nationales, freine l’impact réel sur les économies locales.

La digitalisation bancaire, l’inclusion financière ou la transparence des dépôts publics sont des piliers cruciaux… à condition que les États membres jouent pleinement le jeu. Ce plan n’est donc pas seulement celui de la BEAC : c’est un test grandeur nature de la cohérence et de la volonté politique sous-régionale.