Malgré l’opération de nettoyage musclée menée par les autorités en juin dernier, le carrefour des Charbonnages à Libreville voit ressurgir un
Malgré l’opération de nettoyage musclée menée par les autorités en juin dernier, le carrefour des Charbonnages à Libreville voit ressurgir une activité informelle que l’on croyait révolue. Les commerçants ambulants reprennent progressivement possession des trottoirs, exposant friperie, sacs, chaussures et autres marchandises à même le sol.
Visible surtout en fin de journée et les week-ends — une fois les agents de la municipalité hors service — ce marché à ciel ouvert refait surface, dans une logique de survie économique, mais au détriment de la fluidité de la circulation et du respect de l’espace public.
« Nous sommes revenus ici parce que nos clients ne savent plus où nous trouver depuis la casse. En attendant un nouveau site, on s’adapte, tout en évitant les contrôles », confie Orphée G., étudiant et vendeur ambulant.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Ce retour progressif des commerçants sur un site pourtant évacué révèle les limites structurelles de la gestion de l’espace urbain à Libreville, mais surtout l’échec des politiques de relocalisation durable.
L’équation est simple mais préoccupante : absence d’alternatives viables + besoin de subsistance = retour à l’informel.
Tant que les décisions publiques seront ponctuelles, sans plan d’accompagnement économique ni stratégie inclusive, les opérations de déguerpissement ressembleront à un éternel recommencement. Pour les commerçants, « nettoyage » ne veut pas dire solution, mais déplacement temporaire. Et face à la pression sociale, la municipalité se retrouve dans un cycle d’actions/réactions inefficace.
Il devient urgent pour les autorités de proposer une vision urbaine concertée, tenant compte des réalités sociales, de l’économie informelle, mais aussi du droit des citadins à un espace public fluide et sécurisé.
COMMENTS