À l’approche de la présidentielle, le Cameroun renoue avec un scénario bien connu : mobilisation politique et quête discrète de financements.
À l’approche de la présidentielle, le Cameroun renoue avec un scénario bien connu : mobilisation politique et quête discrète de financements. Selon une enquête récente, l’or et le bois – deux des principales ressources naturelles du pays – servent encore de leviers financiers pour alimenter un système opaque, au cœur du pouvoir.
Dans l’ombre des grandes déclarations politiques, des barons régionaux, proches du parti au pouvoir, réactivent leurs réseaux pour soutenir la campagne du très probable candidat Paul Biya, président en exercice depuis plus de quatre décennies. Ces contributions « volontaires » seraient prélevées sur des profits issus de secteurs économiques peu régulés, dans un système parallèle où intérêts économiques et ambitions politiques se confondent.
🧭 Le regard de Com d’Afrik
Ce que révèle cette enquête, c’est l’existence d’un modèle de financement politique profondément enraciné dans l’économie extractive du Cameroun, où l’orpaillage artisanal, le commerce du bois ou les concessions forestières servent de base à un système de redistribution informelle.
Dans un pays où les institutions de contrôle sont affaiblies, ces ressources deviennent des monnaies d’échange entre le pouvoir central et les élites locales. On assiste à une captation silencieuse de la richesse nationale, au détriment de la transparence et du développement équitable.
Pour les observateurs et citoyens, la vraie question ne réside plus dans l’existence de ce mécanisme, mais dans sa banalisation. Tant que la frontière entre enrichissement privé et financement politique restera floue, les processus démocratiques camerounais resteront fragiles.
Il est urgent que les acteurs politiques, la société civile et les partenaires internationaux se mobilisent pour exiger plus de traçabilité, de redevabilité et de justice fiscale dans l’exploitation des ressources naturelles.
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