Cameroun : Maurice Kamto exclu de la présidentielle, un verrouillage politique inquiétant

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Cameroun : Maurice Kamto exclu de la présidentielle, un verrouillage politique inquiétant

  Le 26 juillet 2025, la Commission électorale camerounaise (Elecam) a publié la liste provisoire des candidats pour la présidentielle du 12 oc

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Le 26 juillet 2025, la Commission électorale camerounaise (Elecam) a publié la liste provisoire des candidats pour la présidentielle du 12 octobre. Parmi les treize noms retenus figure Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. En revanche, Maurice Kamto, principal opposant et figure majeure du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a été écarté sans motif officiel. Ce rejet soulève une vague d’indignation et alimente les doutes sur la crédibilité du processus électoral.

Pour beaucoup, cette décision est un coup dur porté à la démocratie camerounaise, où la longue présidence de Biya semble verrouiller toute véritable opposition. Maurice Kamto, avec ses 14 % des voix en 2018, reste le seul rival capable de challenger ce système, malgré les pressions, arrestations et censures qu’il subit depuis des années. Ses partisans appellent à la mobilisation tandis que les médias dénoncent un « verrouillage politique assumé » et une « démocratie en coma avancé ».

Par ailleurs, une polémique interne au sein du Manidem, où un rival aurait usurpé la présidence pour empêcher la candidature de Kamto, ajoute à la complexité de la situation, soulignant une stratégie de manipulation du pouvoir en place. Un recours devant le Conseil constitutionnel est engagé, tandis qu’un climat de tension et d’incertitude prévaut.

Au cœur de cette crise, Paul Biya, âgé de 92 ans, maintient son calme, porté par un discours centré sur la stabilité, face à une opposition fragmentée et affaiblie. L’absence d’alternative crédible et le silence relatif de la communauté internationale renforcent la perception d’une élection sans enjeu réel, où le pouvoir demeure figé.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

L’exclusion de Maurice Kamto de la présidentielle camerounaise révèle plus qu’un simple contentieux électoral : elle incarne un système politique verrouillé, où le pluralisme et la compétition démocratique sont sévèrement entravés. Ce geste illustre le décalage profond entre une classe dirigeante qui cherche à prolonger un pouvoir quasi monarchique et une société civile avide de changement.

Au-delà des voix et des candidatures, c’est l’essence même de la démocratie qui est mise à mal. Le verrouillage du jeu politique affaiblit non seulement la légitimité du scrutin mais fragilise aussi la stabilité sociale à long terme, car il attise frustrations et méfiances.

La fragilité de l’opposition, à la fois victime de répression et divisée, pointe la nécessité d’une refondation politique urgente au Cameroun. Dans un contexte régional marqué par des transitions démocratiques parfois fragiles, le cas camerounais alerte sur les dérives autoritaires qui peuvent miner les espoirs populaires.

Enfin, le silence des acteurs internationaux, notamment de ceux historiquement proches du régime, interroge sur la sincérité et la cohérence des engagements en faveur des droits démocratiques sur le continent. Le Cameroun, aujourd’hui, est à la croisée des chemins entre un immobilisme pesant et une aspiration profonde au renouveau.

 

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