Après près de 20 ans de collaboration, Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Cameroun, a présenté
Après près de 20 ans de collaboration, Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Cameroun, a présenté ce mardi sa démission du gouvernement. Président du FSNC (Front pour le salut national du Cameroun), l’ancien ministre de la Communication et poids lourd du paysage politique national rompt ainsi une longue alliance avec le président Paul Biya, à quelques mois du scrutin présidentiel prévu en fin d’année.
Cette décision n’a rien de surprenant. Depuis deux semaines déjà, des signes de rupture étaient perceptibles. À Garoua, son fief électoral, Tchiroma avait publiquement dénoncé les 43 ans de règne du président Biya, pointant du doigt un compagnonnage incapable de répondre aux aspirations des populations du Grand Nord. Il affirmait alors que ce dernier était « responsable des malheurs » vécus par sa région.
Ce mardi, au terme d’une audience de plus d’une heure avec le Premier ministre, Issa Tchiroma a officiellement remis sa lettre de démission, adressée également à la présidence de la République. Ce départ affaiblit considérablement le camp du président Biya à quatre mois d’une échéance électorale majeure, le Grand Nord représentant le plus important vivier électoral du pays.
Pour Issa Tchiroma, la prochaine étape est déjà envisagée : selon des sources proches du FSNC, il pourrait briguer la magistrature suprême. Une réunion du comité central de son parti est programmée à Garoua ce vendredi.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Pour Com d’Afrik, la démission d’Issa Tchiroma Bakary marque un tournant majeur du paysage politique camerounais à l’aube d’une échéance électorale cruciale. Elle traduit à la fois l’usure du modèle de gouvernance de Paul Biya et la volonté des poids lourds du septentrion de jouer désormais leur propre carte. Ce choix souligne une recomposition imminente du jeu des alliances, où le poids du Grand Nord pourrait s’avérer décisif. L’heure est à l’audace, à la rébellion maîtrisée, où des personnalités longtemps acquises à la cause du régime choisissent de s’en affranchir pour tenter de construire une alternative crédible. À quatre mois du scrutin, le Cameroun entre ainsi dans une zone d’incertitude où tout devient possible.
COMMENTS