Le président Paul Biya a fixé, à travers la circulaire présidentielle du 18 juillet 2025, les grandes orientations budgétaires pour l’exercic
Le président Paul Biya a fixé, à travers la circulaire présidentielle du 18 juillet 2025, les grandes orientations budgétaires pour l’exercice 2026. Une feuille de route qui repose sur trois piliers : la performance, la transparence et la relance productive.
L’objectif est clair : stimuler une croissance économique soutenue (prévue à 4,2 % en 2026 contre 3,9 % en 2025), contenir l’inflation à 3,5 % (contre 4,5 % en 2024) et réduire les déficits budgétaires et extérieurs. Dans un contexte marqué par la reprise post-crise et la lutte contre la vie chère, ces prévisions traduisent une volonté de stabilisation macroéconomique.
Parmi les mesures phares annoncées :
- Une réforme fiscale ambitieuse, incluant la taxation des géants du numérique opérant sans présence physique au Cameroun.
- La facturation électronique généralisée, levier clé contre la fraude et pour la sécurisation des recettes.
- Une fiscalité environnementale renforcée, pour inscrire le pays dans une dynamique durable.
- L’accélération des investissements publics, encadrée par une exigence de maturité des projets, avec des critères genre et climat intégrés.
- Et un apurement progressif des arriérés budgétaires, pour restaurer la confiance des créanciers et assainir les finances publiques.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Ce cadrage budgétaire 2026 marque une inflexion stratégique. Paul Biya, souvent critiqué pour sa gestion prudente, opte ici pour une approche technocratique axée sur l’efficience économique. En inscrivant la gouvernance budgétaire dans une logique de performance mesurable et d’assainissement rigoureux, le Cameroun tente de réconcilier discipline financière et relance.
Mais au-delà des chiffres, c’est le signal politique qui interpelle : en misant sur une réforme fiscale audacieuse, notamment à l’ère du numérique, l’État semble enfin vouloir adapter ses outils aux nouvelles réalités économiques mondiales. La mention explicite de critères genre et climat dans la programmation budgétaire est également à saluer, tant ces dimensions sont devenues incontournables dans les standards internationaux de bonne gouvernance.
Reste à savoir si ces intentions, aussi structurantes soient-elles, se traduiront par une exécution efficace sur le terrain. Car c’est bien là que se jouera la crédibilité de cette stratégie : dans la capacité de l’administration à mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques publiques annoncées.
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