En 2024, l'État camerounais a déboursé un total de 1 378,1 milliards de FCFA pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. Une so
En 2024, l’État camerounais a déboursé un total de 1 378,1 milliards de FCFA pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers. Une somme colossale, équivalente à près de 45,6 % du PIB national, qui reflète l’ampleur de l’endettement accumulé ces dernières années.
Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), ce montant couvre à la fois le remboursement du principal (1 067 milliards FCFA) et le paiement des intérêts (311,1 milliards FCFA).
Fait notable : 77,4 % de ce montant (soit 1 066,7 milliards FCFA) ont été versés aux créanciers internationaux, contre seulement 22,6 % (311,45 milliards FCFA) aux créanciers nationaux.
La répartition démontre une forte dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux, à l’origine de près de 70 % de l’endettement global du Cameroun. Une situation qui pourrait devenir un levier de pression politique ou économique, si elle n’est pas gérée avec rigueur et anticipation.
🧐 Le regard de Com d’Afrik
Ce paiement massif de la dette met en lumière une réalité inquiétante pour les finances publiques du Cameroun. Si le remboursement des créances est une obligation, il ne doit pas se faire au détriment des investissements sociaux et structurants. Une dette, aussi bien nationale qu’internationale, est censée soutenir le développement. Mais quand la priorité devient le remboursement plutôt que l’impact, le risque est grand de voir les populations payer le prix d’un surendettement mal encadré.
Dans un contexte économique déjà fragile, la marge de manœuvre budgétaire du pays s’amenuise. Il devient alors urgent de penser à une stratégie durable de financement : rééquilibrer les sources d’emprunts, renforcer la production locale de richesses et surtout, garantir la transparence sur l’utilisation des fonds.
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