Burkina Faso : Un nouveau découpage territorial face aux défis sécuritaires et identitaires

HomeActualité AfriqueSociété

Burkina Faso : Un nouveau découpage territorial face aux défis sécuritaires et identitaires

  Le gouvernement burkinabè a adopté, ce 2 juillet 2025, une réforme d’envergure de son organisation administrative. Le pays compte désormais 1

Le Sahel et les faux experts : Les dessous d’une campagne de propagande russe
Burkina Faso : Ibrahim Traoré réforme le secteur des engrais avec la création d’un monopole d’État
Burkina Faso : une liste controversée mêlant jihadistes, journalistes et lanceurs d’alerte
Temps de lecture : 2 min

 

Le gouvernement burkinabè a adopté, ce 2 juillet 2025, une réforme d’envergure de son organisation administrative. Le pays compte désormais 17 régions et 47 provinces, avec la création de 4 nouvelles régions (Soum, Sirba, Tapoa, Sourou) et 2 provinces supplémentaires (Dya-Mongou et Karo-Peli).

🔐 Objectif affiché : mieux répondre à la crise sécuritaire, particulièrement aiguë dans l’Est, le Sahel et la Boucle du Mouhoun, des régions représentant 43 % du territoire national. Un redécoupage plus fin permettra, selon le ministre de l’Administration territoriale Émile Zerbo, de renforcer le contrôle de l’État et d’améliorer la réponse aux attaques jihadistes.

🗣️ Un ancrage identitaire fort

Au-delà des enjeux militaires et administratifs, le gouvernement engage une démarche culturelle audacieuse : la désignation des circonscriptions en langues nationales et l’abandon progressif des toponymes hérités de la colonisation. Ainsi, « Centre-Est » devient « Nakambé » et « Hauts-Bassins » devient « Tannounyan ». Une transition de six mois est prévue pour permettre l’appropriation de ces nouvelles dénominations.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Cette réforme territoriale traduit une volonté politique claire : rapprocher l’État des citoyens tout en réaffirmant une souveraineté culturelle. Dans un contexte de guerre asymétrique, le découpage des grandes zones en unités plus petites peut faciliter une meilleure coordination sécuritaire. Mais ce choix est aussi symbolique : en rebaptisant les territoires avec des noms locaux, le pouvoir burkinabè poursuit une démarche de décolonisation de l’espace public, déjà amorcée par d’autres pays africains.

Cependant, une interrogation demeure : la réorganisation administrative suffira-t-elle à elle seule à stabiliser les régions concernées ? Tout dépendra de la capacité de l’État à accompagner cette réforme par des investissements durables dans les services publics, l’éducation et le développement local. Sans cela, le changement de nom risquerait de rester purement symbolique.

 

PARTAGEZ SUR

COMMENTS

WORDPRESS: 0
DISQUS: