L’avocat et leader politique Hermann Yaméogo, figure bien connue de la scène burkinabè, a été enlevé ce samedi 26 juillet à Ouagadougou par d
L’avocat et leader politique Hermann Yaméogo, figure bien connue de la scène burkinabè, a été enlevé ce samedi 26 juillet à Ouagadougou par des individus armés, habillés en civil. Cette arrestation intervient seulement quelques jours après la publication par l’intéressé d’une analyse politique virulente à l’égard du régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré.
Selon ses proches, les hommes armés ont fouillé minutieusement son domicile, emportant téléphones, ordinateurs et documents, sans laisser la moindre information sur sa destination. À 77 ans, Hermann Yaméogo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) et fils du premier président du pays, souffre de problèmes de santé et n’a pas pu emporter ses médicaments.
Son texte publié sur les réseaux sociaux dénonçait la situation actuelle comme étant « suspendue au-dessus du vide » et appelait à un changement de cap face à une gouvernance militaire jugée inefficace et autoritaire. Il a été salué par certains internautes comme un acte de « courage suicidaire ».
👁 Le regard de Com d’Afrik
L’affaire Hermann Yaméogo résonne comme un signal d’alerte grave sur l’état des libertés publiques au Burkina Faso. En s’attaquant à un opposant de cette stature, le pouvoir envoie un message glaçant à toute voix critique : le débat d’idées est désormais un risque personnel.
Ce cas illustre la dérive d’un régime qui confond sécurité nationale et répression ciblée. La mobilisation générale, présentée comme un outil de lutte contre le terrorisme, devient de plus en plus un instrument politique pour neutraliser les intellectuels, journalistes, militants et opposants.
L’arrestation musclée et opaque de Yaméogo, combinée à des précédents similaires, révèle un durcissement du régime militaire, peu soucieux des droits fondamentaux, même en contexte de crise sécuritaire. Le silence des autorités, l’absence de transparence, et la non-communication sur le sort de l’avocat ne font qu’amplifier l’inquiétude.
Com d’Afrik s’inquiète de cette normalisation de l’intimidation politique, dans un pays où la démocratie fut jadis un espoir africain. Le silence ne doit pas être une réponse au vide.
COMMENTS