Burkina Faso : Ibrahim Traoré, superstar de la désinformation numérique

Depuis son coup d’État en 2022, le capitaine Ibrahim Traoré s’est imposé comme une figure majeure sur les réseaux sociaux, bénéficiant d’un vaste maillage numérique. Soutenu par ses proches, mais aussi par des acteurs locaux et des relais russes, il est l’objet d’une campagne massive de désinformation.

Des vidéos et images truquées, parfois créées avec l’intelligence artificielle, le présentent en héros visionnaire, célébré par des figures internationales fictives telles que Beyoncé, Rihanna, Barack Obama ou même un supposé message de félicitations du pape Léon XIV. Ces contenus viraux, diffusés en majorité par des comptes anonymes, accumulent des millions de vues et font l’objet d’un large engouement, non seulement en Afrique francophone, mais aussi dans les pays anglophones comme le Ghana, le Nigeria, le Kenya, et même aux États-Unis et dans les Caraïbes.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Cette vague de désinformation autour d’Ibrahim Traoré illustre à quel point la guerre de l’information est devenue un champ de bataille stratégique en Afrique. Plus qu’une simple question de communication politique, c’est une tentative de construire un récit à forte charge émotionnelle pour asseoir une légitimité contestée.

Dans un contexte de fragilité démocratique et d’incertitudes sécuritaires, la propagation de ces faux contenus pose un double enjeu : celui de la manipulation des opinions publiques et de la dégradation de la confiance envers les médias traditionnels et les institutions. La rapidité et la puissance des outils numériques comme l’intelligence artificielle rendent la tâche encore plus complexe pour les journalistes et les fact-checkers.

Com d’Afrik alerte sur la nécessité d’une vigilance accrue face à ces stratégies numériques et appelle à renforcer l’éducation aux médias et la transparence dans les communications publiques. La bataille pour la vérité est aussi cruciale que celle menée sur le terrain politique ou militaire.