Burkina Faso – Côte d’Ivoire : l’influenceur Alino Faso retrouvé mort en détention à Abidjan

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Burkina Faso – Côte d’Ivoire : l’influenceur Alino Faso retrouvé mort en détention à Abidjan

  Alain Christophe Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, est décédé le jeudi 24 juillet dans des circonstances tragiques. Âgé de 44 ans,

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Alain Christophe Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, est décédé le jeudi 24 juillet dans des circonstances tragiques. Âgé de 44 ans, il était détenu à l’École de Gendarmerie d’Abidjan depuis janvier 2025 pour des accusations d’« intelligence avec des agents d’un État étranger », des faits susceptibles de porter atteinte aux intérêts militaires, diplomatiques et économiques de la Côte d’Ivoire.

D’après le communiqué du procureur de la République Oumar Braman Koné, il se serait suicidé en se pendant avec son drap de lit, après une première tentative avortée de mutilation. Une enquête est en cours pour faire la lumière sur les véritables causes et conditions de ce décès.

Ancien résident d’Abidjan depuis 2021, Alino Faso était également connu pour ses liens présumés avec les Bataillons d’Intervention Rapide de la Communication (BIR-C), groupe cybermilitant pro-junte au Burkina Faso, très actif en ligne et hostile aux critiques du régime.

Ce décès intervient dans un contexte diplomatique tendu entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État en septembre 2022. En octobre 2024, Alino Faso avait notamment organisé un festival en l’honneur des forces de défense burkinabè, renforçant ainsi son image de relais idéologique de la junte.

👁 Le regard de Com d’Afrik

Le cas Alino Faso soulève de nombreuses interrogations au-delà du fait divers. Il cristallise la complexité des tensions régionales en Afrique de l’Ouest, où les frontières de l’activisme, de l’influence numérique et de la sécurité nationale deviennent de plus en plus floues.
Le choix d’une détention prolongée, le traitement réservé à cet influenceur, et les conditions de son décès sont autant d’éléments qui risquent de raviver les tensions entre Abidjan et Ouagadougou.

Ce drame met également en lumière un autre débat : celui du pouvoir des influenceurs dans les dynamiques géopolitiques africaines. Peut-on encore dissocier la liberté d’expression de l’alignement idéologique lorsqu’un individu devient, de fait, une voix du pouvoir ? Et comment garantir des conditions de détention dignes, même pour les figures controversées ?

Com d’Afrik suivra de près l’évolution de cette affaire.

 

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