L’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) a annoncé, le 22 juillet 2025, un nouveau cadre stratégique pour l’octroi des bourses à l’étra
L’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) a annoncé, le 22 juillet 2025, un nouveau cadre stratégique pour l’octroi des bourses à l’étranger, applicable dès l’année académique 2025-2026. Une réforme majeure, pilotée sous l’impulsion du président Brice Clotaire Oligui Nguema, avec pour objectif de former dans les filières qui serviront réellement le développement du pays.
Désormais, seuls les domaines jugés prioritaires seront éligibles aux bourses à l’étranger :
- Transformation des matières premières
- Agronomie et sécurité alimentaire
- Numérique et digitalisation
- Aéronautique
- Énergies renouvelables
- Spécialités médicales
Autre changement de taille : la priorisation de destinations à coût modéré, comme le Maroc (5,5 millions FCFA/an) et le Sénégal (3,1 millions FCFA/an), contre des montants beaucoup plus élevés dans des pays comme la France, le Canada ou les États-Unis.
L’ANBG a toutefois tenu à rassurer les étudiants actuellement en formation à l’étranger : leurs allocations seront maintenues, à condition de satisfaire aux critères académiques en vigueur.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Cette réforme marque une rupture pragmatique dans la politique gabonaise de formation à l’étranger. En recentrant les bourses sur des filières stratégiques et en optimisant les choix géographiques, l’État opère un changement de paradigme : investir là où le retour sur compétence est concret et mesurable.
Mais cette mutation soulève aussi des questions de fond : les universités partenaires dans les pays dits « abordables » disposent-elles des capacités pédagogiques pour absorber cet afflux ? Et surtout, le marché gabonais de l’emploi est-il prêt à intégrer ces futurs diplômés hautement qualifiés dans les secteurs ciblés ?
La formation à l’étranger ne peut produire d’effet structurant que si elle s’inscrit dans un écosystème local cohérent : politique industrielle, entrepreneuriat, recherche, innovation. En ce sens, cette réforme devra s’accompagner d’un véritable plan de valorisation du capital humain au retour au pays.
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