Depuis hier, des milliers de collégiens gabonais planchent sur les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Un moment sym
Depuis hier, des milliers de collégiens gabonais planchent sur les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Un moment symbolique pour beaucoup, mais qui soulève une interrogation de fond : quelle est la réelle valeur de ce diplôme aujourd’hui, dans le paysage éducatif et professionnel gabonais ?
Autrefois premier jalon académique reconnu, le BEPC représentait une fierté familiale et une première ouverture vers l’avenir. Aujourd’hui, il semble relégué au rang de simple formalité, souvent perçu comme un passage obligé sans impact significatif sur l’insertion professionnelle.
Sur le marché du travail, le BEPC n’ouvre que peu de perspectives : les postes accessibles sont rares, généralement peu qualifiés, et le diplôme est rarement exigé, y compris dans la fonction publique. Pourtant, il reste officiellement le deuxième diplôme de l’enseignement général et demeure requis pour intégrer certains corps des Forces de défense et de sécurité, ou encore pour accéder à la hiérarchie B2 de la Fonction publique.
Il permet également à certains jeunes de rejoindre des centres de formation professionnelle, et reste donc, malgré tout, un outil d’évaluation des acquis fondamentaux à l’issue du premier cycle scolaire.
🔍 Le regard de Com d’Afrik :
Le BEPC vit un paradoxe : toujours présent dans le parcours scolaire, mais largement effacé dans les ambitions de l’État, du marché de l’emploi et même des familles. Dans un monde où l’exigence de compétences augmente, la pertinence de ce diplôme doit être repensée.
Sa fonction pourrait être renforcée, non pas en en faisant un simple prérequis, mais un véritable indicateur de niveau, structuré autour de compétences clés, comme l’expression écrite, la logique, la culture générale ou les compétences numériques. Il ne s’agit pas d’abolir le BEPC, mais de le réinventer, pour qu’il devienne un véritable tremplin, et non un souvenir scolaire sans avenir.
À l’heure où le Gabon parle de réforme de son système éducatif, le BEPC pourrait bien être un point de départ stratégique pour reconstruire une éducation plus alignée sur les réalités socio-économiques du pays.
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