Archives : une urgence nationale enfin prise au sérieux

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Archives : une urgence nationale enfin prise au sérieux

  L’affaire Mbanié, marquée par l’absence de l’original du traité de Bata, a lourdement pesé dans la décision de la Cour internationale de just

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L’affaire Mbanié, marquée par l’absence de l’original du traité de Bata, a lourdement pesé dans la décision de la Cour internationale de justice en faveur de la Guinée équatoriale. Ce drame diplomatique a brutalement révélé les graves lacunes du Gabon en matière d’archivage.

Mais ce cas emblématique n’est que la partie visible d’un problème bien plus vaste. Dans de nombreuses administrations, la perte ou la mauvaise gestion des documents officiels est devenue monnaie courante. À la mairie du 2e arrondissement de Libreville, des citoyens se voient souvent privés d’actes pourtant établis, sans explication ni recours, contraints à des démarches longues et complexes auprès du tribunal.

Au palais de justice, la situation est alarmante : absence de salle d’archives digne de ce nom, décisions judiciaires stockées de manière chaotique, parfois dans des locaux inadaptés, voire inondés. Une agente judiciaire témoigne avec amertume qu’après 20 ans de service, ses propres minutes risquent de disparaître à jamais.

Face à ce constat, la récente décision gouvernementale de raser et reconstruire les archives nationales constitue un premier pas indispensable. Mais ce chantier ne doit pas s’arrêter là : une réforme profonde de la gestion documentaire est impérative dans toutes les institutions publiques et privées. Car l’archivage n’est pas un simple geste de conservation, c’est une véritable assurance pour la mémoire collective et la souveraineté du pays.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

Le cas Mbanié a servi de révélateur à une problématique souvent sous-estimée : la gestion des archives est un pilier fondamental de la souveraineté nationale et de l’efficacité administrative. L’absence de documents originaux fragilise non seulement la crédibilité de l’État sur la scène internationale, mais compromet aussi le fonctionnement quotidien des institutions.

En tant que journaliste, il est clair que la reconstruction des archives doit s’accompagner d’une modernisation globale, intégrant des solutions numériques sécurisées, la formation des personnels, et une sensibilisation accrue à l’importance de ce patrimoine documentaire. Il s’agit aussi d’instaurer une culture administrative de responsabilité et de transparence, indispensable pour prévenir de futurs fiascos.

Ce chantier est plus qu’un projet technique : c’est un engagement politique fort qui conditionne la confiance des citoyens envers leurs institutions et la protection des droits fondamentaux. L’archivage, au-delà de la mémoire, est un levier stratégique pour l’avenir du Gabon.

 

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