En visite dans le quartier Isaac, à Mbolet (Lambaréné), Alain-Claude Billie-By-Nze a été chaleureusement accueilli par une population venue nombre
En visite dans le quartier Isaac, à Mbolet (Lambaréné), Alain-Claude Billie-By-Nze a été chaleureusement accueilli par une population venue nombreuse pour écouter son message de rupture. L’ancien Premier ministre, aujourd’hui candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, n’a pas mâché ses mots face aux habitants du Moyen-Ogooué : « Je suis un fils du Gabon. Ce système, je le connais de l’intérieur, j’ai travaillé dedans. Il ne peut pas transformer le pays parce qu’il est mauvais. Ce sont les mêmes noms, sous Omar Bongo, sous Ali Bongo… et ils sont encore là aujourd’hui. »
Se présentant comme le véritable symbole de la rupture, il a défendu un programme ambitieux axé sur la décentralisation. Une fois élu, il promet d’investir 20 milliards de francs CFA chaque année, pendant cinq ans, pour moderniser les infrastructures de base dans toutes les provinces, en particulier dans les localités de l’intérieur du pays, trop longtemps négligées. Ce plan viserait à améliorer l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’emploi et à des services publics dignes.
Billie-By-Nze a également dénoncé les appels au boycott qui pourraient, selon lui, favoriser l’immobilisme. « Le boycott fait le jeu du pouvoir. Ceux qui appellent au boycott travaillent en fait pour le pouvoir. Dans la situation actuelle, il faut la rupture. Et la rupture, c’est voter massivement pour Billie-By-Nze. » La journée s’est achevée avec son départ pour Ndjolé, prochaine étape de sa campagne.
🎙 Le regard de Com d’Afrik
Alain-Claude Billie-By-Nze joue sur une ligne de crête : celle d’un homme du système qui prétend aujourd’hui le dénoncer de l’intérieur. C’est à la fois sa force — il connaît les rouages du pouvoir — et sa faiblesse — car son nom reste associé à une période critiquée. Sa stratégie consiste à se positionner comme une alternative crédible, mais réformiste, en promettant des mesures concrètes et budgétisées.
Sa dénonciation du boycott illustre un pragmatisme électoral assumé. Il sait que la mobilisation populaire est essentielle dans un contexte où la légitimité pourrait se jouer autant dans les urnes que dans la participation citoyenne. En fin de compte, la question demeure : les électeurs accorderont-ils leur confiance à une figure de rupture venue du cœur de l’ancien système ?
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