Avec un salaire minimum mensuel de 245 USD (environ 150 000 FCFA), le Gabon se positionne en 4ᵉ place sur le continent en termes de SMIG, d’a
Avec un salaire minimum mensuel de 245 USD (environ 150 000 FCFA), le Gabon se positionne en 4ᵉ place sur le continent en termes de SMIG, d’après les données récentes de la Banque mondiale. Devancé par les Seychelles (456 USD), le Maroc (347 USD) et l’île Maurice (320 USD), le Gabon devance des économies comme l’Afrique du Sud (231 USD) ou la Guinée équatoriale (211 USD).
Ce classement pourrait laisser penser à une situation économique favorable. Pourtant, derrière ce chiffre se cache une réalité sociale plus complexe : un chômage massif, notamment chez les jeunes, qui dépasse les 30 % selon l’OIT. Malgré une richesse pétrolière significative, l’économie gabonaise peine à générer des emplois suffisants, surtout dans des secteurs à forte création d’emplois comme l’agriculture ou l’industrie.
À Libreville, Moanda ou Port-Gentil, les jeunes diplômés peinent à trouver une insertion professionnelle durable, ce qui alimente frustrations et tensions sociales. Dans un pays où près de 60 % de la population a moins de 30 ans, l’enjeu du chômage des jeunes reste un défi majeur pour le développement.
Le regard de Com d’Afrik
Le Gabon affiche un SMIG élevé, certes un signe positif sur le papier, mais cette donnée ne doit pas occulter les fragilités structurelles de notre économie. L’écart entre le salaire minimum et le taux de chômage des jeunes révèle un décalage profond entre richesse et opportunités réelles.
La dépendance à l’économie pétrolière, qui crée peu d’emplois, freine la diversification et le développement des secteurs porteurs d’emplois durables. Contrairement au Maroc ou à l’île Maurice, qui ont misé sur le tourisme et les services pour créer des emplois, le Gabon doit accélérer sa transformation économique, favoriser l’investissement dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, et repenser sa politique de formation et d’emploi des jeunes.
Le salaire minimum ne doit pas être un simple indicateur statistique, mais un levier intégré dans une stratégie globale de réduction des inégalités et de création d’emplois inclusifs. C’est là que réside le vrai défi du Gabon face à sa jeunesse.
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