Dans une lettre datée du 10 juillet 2025, Maître Raymond Obame Sima, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, est monté au créneau pour dén
Dans une lettre datée du 10 juillet 2025, Maître Raymond Obame Sima, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, est monté au créneau pour dénoncer une intervention jugée « illégale » de la Direction Générale des Recherches (DGR) dans les bureaux de Me Gisèle Eyue, avocate de la famille Bongo Valentin. Une situation préoccupante pour le Barreau, qui évoque une violation manifeste de l’article 68 de la loi garantissant l’inviolabilité des cabinets d’avocats.
Alors que l’opinion publique s’enflamme sur les réseaux sociaux, le Bâtonnier a préféré adopter un ton mesuré, appelant à la retenue et au respect du droit, tout en assurant que l’avocate bénéficiera de toute l’assistance juridique nécessaire de la part du Conseil de l’Ordre.
Dans sa déclaration, Me Obame Sima révèle également avoir été mis devant le fait accompli, informé par téléphone d’une descente musclée des gendarmes du camp Roux, sans notification préalable — ce qui constitue, selon lui, un manquement grave aux règles encadrant les enquêtes visant un avocat.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Au-delà du fait divers judiciaire, cette affaire met en lumière un problème systémique de respect des procédures légales au sein des institutions gabonaises. Lorsqu’un cabinet d’avocat, espace juridiquement protégé, peut faire l’objet d’une perquisition sans notification au Bâtonnier, c’est la sécurité juridique et la crédibilité de l’appareil judiciaire lui-même qui sont mises en question.
Le Barreau, tout en reconnaissant que les avocats ne sont pas au-dessus des lois, rappelle un principe fondamental : l’État de droit repose autant sur l’application des lois que sur le respect strict des procédures. Le non-respect de ces règles pourrait nourrir un dangereux précédent et fragiliser la confiance des citoyens dans la justice.
À l’heure où le Gabon s’efforce de réformer ses institutions et d’améliorer sa gouvernance, Com d’Afrik estime qu’il est impératif d’ouvrir une réflexion nationale sur la protection des libertés professionnelles, le rôle des corps intermédiaires, et l’indépendance réelle du système judiciaire.
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