À la découverte du plateau des Batéké : berceau d’une civilisation méconnue d’Afrique centrale

Situé entre le Gabon et le Congo-Brazzaville, le plateau des Batéké déploie ses vastes étendues de savane, entre forêts-galeries, coulées volcaniques et vallons majestueux. Ce territoire est bien plus qu’un paysage : c’est une mémoire vivante, témoin des royaumes ancestraux Batéké, dont l’influence rayonnait dès le XVe siècle le long du fleuve Congo.

Chaque colline, chaque tertre raconte une histoire. Des lieux sacrés où les ancêtres sont invoqués, des pierres dressées symbolisant d’anciens traités de paix, et des clairières où les voix m’belo accompagnent encore les danses du masque ngontié.
Les Batéké étaient aussi de brillants forgerons : leur fer, issu des scories volcaniques, et le « sel de savane » circulaient dans un réseau d’échanges jusqu’aux côtes atlantiques.

Les transhumances traditionnelles, guidées par des feux de brousse rituels, témoignent de leur lien spirituel à la terre. Aujourd’hui encore, certains chefs perpétuent ces rites d’offrandes et de libations, garants de la mémoire collective.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

En tant que média panafricain, Com d’Afrik s’interroge : que reste-t-il aujourd’hui de ces grandes civilisations oubliées dans nos récits contemporains ?
Le plateau des Batéké incarne un pan entier de l’histoire africaine encore peu valorisé dans les discours culturels dominants. Sa richesse patrimoniale interroge notre capacité à préserver et transmettre des savoirs ancestraux sans les folkloriser ni les réduire à de simples curiosités touristiques.

À l’heure où l’Afrique centrale cherche à renforcer son positionnement sur la scène culturelle et géopolitique, le patrimoine des Batéké devrait trouver une place plus centrale dans les politiques mémorielles et éducatives. Il est aussi un levier potentiel de développement local : écotourisme, artisanat traditionnel, valorisation des rites et pratiques rurales.

Pour Com d’Afrik, ce récit n’est pas qu’un hommage : c’est un appel à la reconnaissance et à l’appropriation culturelle de nos territoires vivants.