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Setrag : près de 85 milliards FCFA nécessaires pour fiabiliser le chemin de fer gabonais en 2025

Selon son rapport financier semestriel publié le 30 juillet 2025, le groupe minier français Eramet prévoit d’investir environ 130 millions d’euros, soit près de 85,2 milliards FCFA, pour fiabiliser et renforcer le chemin de fer gabonais, opéré par la Setrag.

🎯 Objectif : garantir la durabilité d’une infrastructure stratégique pour le transport du manganèse, dont le Gabon est l’un des principaux producteurs mondiaux.

📉 Le premier trimestre 2025 a été marqué par d’importants blocages logistiques au port d’Owendo. Toutefois, le deuxième trimestre a enregistré une amélioration, avec des expéditions en hausse de 15 % par rapport au trimestre précédent, atteignant 2,7 millions de tonnes exportées sur le premier semestre. Ce chiffre reste néanmoins en recul de 8 % comparé à la même période en 2024.

🛑 En toile de fond : la décision gouvernementale de mai 2025 d’interdire l’exportation de manganèse brut à partir de 2029. Eramet a, depuis, entamé des discussions avec les autorités gabonaises pour définir un cadre de transformation locale du minerai, dans une optique de partenariat durable.

📝 Le regard de Com d’Afrik

Cette annonce met en lumière les tensions structurelles d’un modèle extractif en transition. L’investissement massif prévu dans la modernisation du chemin de fer souligne à quel point l’infrastructure logistique est le maillon faible de la chaîne de valeur minière au Gabon.
Sans un réseau ferroviaire fiable, ni Owendo, ni la zone économique spéciale de Nkok ne peuvent jouer leur rôle dans la montée en gamme industrielle du pays.

Mais l’enjeu dépasse la seule logistique. L’interdiction de l’exportation brute à horizon 2029 marque un tournant politique fort : celui d’un État qui entend reprendre la main sur ses ressources. Pour Eramet comme pour les autres acteurs, la transformation locale devient une obligation stratégique, non plus un simple engagement de façade.

Encore faut-il que cette volonté se traduise par un environnement incitatif, une politique industrielle claire, et une vision de long terme partagée par l’ensemble des parties prenantes.

La fiabilisation du rail, si elle est bien menée, pourrait alors devenir l’un des leviers majeurs d’un Gabon minier plus intégré, plus résilient… et plus souverain.

 

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