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 ZIS de Nkok : une enclave fiscale ? Non, un modèle à fiscalité différée, selon les autorités

Contrairement à certaines perceptions, la Zone d’Investissements Spéciaux (ZIS) de Nkok, située à 27 km de Libreville, n’est pas un no man’s land fiscal. C’est le message que Serge Samy Biveghe, Administrateur Directeur Général de l’Autorité Administrative de la zone, a tenu à faire passer le 27 juillet 2025 sur Gabon 1ère.

🎙️ « On entend souvent que les entreprises à Nkok ne payent rien et que l’État ne touche pas un franc. C’est faux », a-t-il affirmé.
Car si les entreprises installées à Nkok bénéficient d’exemptions sur les intrants — une mesure destinée à favoriser l’investissement et l’industrialisation — des droits de sortie sont bel et bien perçus dès qu’un produit quitte la zone pour le marché local.

Par exemple, lorsqu’un consommateur gabonais achète un meuble issu de Nkok, une taxe est appliquée, générant ainsi des recettes fiscales pour l’État.

📊 Selon Augustin Missingui, chef de bureau des impôts dans la zone, les recettes fiscales ont atteint 5 milliards FCFA en 2024, soit 25 % au-dessus de l’objectif initial. Pour 2025, un objectif de 5,8 milliards FCFA est fixé, avec déjà 45 % de taux de recouvrement à mi-parcours.

📝 Le regard de Com d’Afrik

Ce débat autour de la ZIS de Nkok révèle une tension classique entre perception publique et réalité technique. Si l’opinion associe souvent les zones économiques spéciales à des paradis fiscaux, la réalité est plus nuancée.
La fiscalité y est modulée, non supprimée. Le principe est celui d’une fiscalité différée : on facilite l’installation des entreprises en amont, pour mieux capter la valeur en aval.

Mais cette approche ne doit pas masquer les exigences de transparence et d’évaluation. Pour être légitimes, ces zones doivent démontrer leur rentabilité économique et sociale : emplois durables, transferts de compétences, stimulation de l’économie locale.

La ZIS de Nkok se veut un levier de la diversification gabonaise. Encore faut-il que les gains générés irriguent réellement l’ensemble du territoire, au-delà des indicateurs de recouvrement. C’est à cette condition qu’un modèle « gagnant-gagnant » pourra véritablement tenir ses promesses.

 

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