Face à la recrudescence des comportements problématiques sur les réseaux sociaux, une enquête récente menée par Gabon Media Time révèle que la plupart des Gabonais souhaitent un cadre réglementaire plus strict pour encadrer l’espace numérique. Les citoyens pointent l’urgence de protéger la santé mentale collective et la cohésion sociale, en particulier chez les jeunes générations, souvent exposées à des contenus inappropriés.
Insultes, voyeurisme, banalisation de la haine et de la violence verbale sont devenus monnaie courante sur ces plateformes. Beaucoup craignent que ce « laisser-faire » ne pervertisse les comportements des enfants, et affaiblisse les repères éducatifs des familles et des enseignants.
Certains plaident pour un encadrement sévère, estimant que l’inaction des autorités exacerbe la dégradation des valeurs sociales. D’autres soulignent l’importance d’une première phase éducative et de sensibilisation, avant d’envisager des sanctions, afin de garantir l’acceptabilité sociale et la pérennité des mesures.
Dans ce contexte, le rôle de l’État apparaît crucial pour instaurer un équilibre entre liberté d’expression et protection des citoyens, notamment des mineurs. Alors que plusieurs pays d’Afrique centrale ont déjà amorcé des réformes législatives dans ce domaine, le Gabon pourrait suivre cette voie pour mieux sécuriser son espace numérique.
👁 Le regard de Com d’Afrik
Cette demande grandissante d’une régulation plus stricte des réseaux sociaux au Gabon reflète un enjeu majeur : comment concilier l’ouverture démocratique de ces espaces avec la nécessité de préserver un cadre éthique et social ? Le numérique est devenu un miroir de nos sociétés, où se croisent liberté d’expression, vulnérabilités et risques de dérives.
Les dérives observées ne sont pas que des nuisances ponctuelles : elles portent atteinte au tissu social et fragilisent la construction identitaire des jeunes. Le dialogue entre pouvoirs publics, opérateurs numériques, éducateurs et citoyens est plus que jamais indispensable. Une régulation efficace ne doit pas être perçue comme une censure, mais comme un outil de gouvernance numérique responsable.
Enfin, l’éducation numérique doit être intégrée dans les politiques publiques, dès le plus jeune âge, pour outiller les citoyens face aux défis du monde digital. Le Gabon a aujourd’hui l’opportunité d’adopter une stratégie équilibrée qui protège ses populations tout en valorisant les apports positifs des réseaux sociaux.