Entre 2020 et 2022, environ 120 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles dans la région du Tigré, en proie à une guerre dévastatric
Entre 2020 et 2022, environ 120 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles dans la région du Tigré, en proie à une guerre dévastatrice. Pourtant, la réticence persistante des autorités fédérales et régionales à reconnaître et affronter ce fléau ralentit considérablement le processus de reconstruction des victimes.
Le centre Hiwyet (« guérison » en tigrinya), situé dans un quartier calme de Makalé, la capitale du Tigré, accueille depuis début 2023 les femmes ayant subi ces violences. Selon Meseret Hadush, sa fondatrice, près de 6 000 survivantes, âgées de 5 à 80 ans, ont déjà été prises en charge par l’association.
👁🗨 Le regard de Com d’Afrik
Cette réalité tragique met en lumière une double violence : celle des actes commis durant le conflit, mais aussi celle du silence institutionnel qui fragilise davantage les victimes. La stigmatisation et le tabou entourant les violences sexuelles dans les contextes de guerre aggravent le traumatisme individuel et collectif.
Le refus, tant politique que social, de confronter ces crimes nuit à l’instauration d’un véritable processus de justice et de réparation. Il empêche aussi la société de se reconstruire autour de la reconnaissance des souffrances endurées.
En tant que journaliste, il est essentiel de maintenir la pression sur les décideurs pour qu’ils prennent leurs responsabilités, garantissent l’accès aux soins et à la justice, et promeuvent un environnement de soutien aux survivantes. Sans cette prise de conscience collective, la paix durable au Tigré restera illusoire.
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