Pétrole : Entre envolée des prix et tensions géopolitiques, le Gabon face à un choix stratégique

La récente hausse des prix du pétrole, provoquée par le 18e paquet de sanctions de l’Union européenne contre la Russie, repositionne les pays producteurs sur l’échiquier énergétique mondial. Le baril de Brent frôle désormais les 70 dollars, renforçant temporairement les recettes des États pétroliers, dont le Gabon.

Mais cette embellie est un cadeau empoisonné. Pour le Gabon, cette situation représente une double réalité :
🔸 Un excédent commercial accru, nourri par une rente pétrolière toujours dominante
🔸 Une dépendance persistante, exposant l’économie nationale à des chocs extérieurs de plus en plus fréquents

La Banque mondiale elle-même alerte : la croissance reste fragile, la production pétrolière décline, et les efforts de diversification tardent à se concrétiser.

👁‍🗨 Le regard de Com d’Afrik

L’actualité géopolitique offre au Gabon une fenêtre de tir stratégique. Mais le pays ne peut plus se contenter de surfer sur les hausses de cours : le modèle extractif touche à ses limites. La question n’est plus de savoir si le pays doit se diversifier, mais comment et à quelle vitesse.

La conjoncture actuelle est une opportunité unique pour amorcer de véritables réformes :
🔹 Transparence dans la gestion des revenus pétroliers
🔹 Modernisation des infrastructures publiques
🔹 Investissements dans les secteurs non extractifs (agriculture, numérique, industrie locale)
🔹 Renforcement de la gouvernance et de l’innovation

Les nouvelles autorités ont affiché une volonté de rupture avec le passé. Mais le volontarisme doit se traduire par des actes concrets. Car si le pays ne transforme pas sa rente pétrolière en moteur de transformation, il continuera de subir les conséquences d’une économie à sens unique, dictée par les marchés internationaux.

Les soubresauts géopolitiques ne doivent pas être perçus comme une aubaine éphémère, mais comme un signal d’alarme clair. Le Gabon doit choisir entre subir ou bâtir.