Gabon : une épargne abondante mais un investissement à la traîne, un paradoxe structurel inquiétant

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Gabon : une épargne abondante mais un investissement à la traîne, un paradoxe structurel inquiétant

  Le ministère de la Planification et de la Prospective vient de publier l’Étude nationale prospective Gabon 2050, un rapport stratégique de ré

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Le ministère de la Planification et de la Prospective vient de publier l’Étude nationale prospective Gabon 2050, un rapport stratégique de référence qui retrace les grandes mutations économiques, sociales et politiques du pays depuis 1996.

L’un des constats les plus frappants de ce document concerne le déséquilibre profond entre l’épargne et l’investissement. Alors que l’épargne nationale — en particulier celle des ménages — représente en moyenne 49 % du revenu national brut, l’investissement, lui, stagne sous la barre des 20 % du PIB depuis près d’une décennie.

Un paradoxe économique qui met en lumière une faiblesse structurelle : l’incapacité chronique à convertir cette épargne abondante en capital productif, pourtant essentiel à la croissance et à la transformation de l’économie gabonaise.

🏦 Un système bancaire inadapté aux ambitions économiques

L’étude pointe notamment du doigt la frilosité du système bancaire, caractérisé par :

  • Des taux d’intérêt élevés,
  • Un rationnement du crédit,
  • Et une absence de garanties solides du côté des emprunteurs.

De plus, le manque de banques d’investissement capables d’accompagner les projets à long terme freine les dynamiques entrepreneuriales, laissant le financement de l’économie entre les seules mains de banques commerciales, peu enclines à prendre des risques.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Ce déséquilibre entre l’épargne et l’investissement reflète une faiblesse systémique du modèle économique gabonais. À l’heure où le pays affiche des ambitions fortes de croissance inclusive et de diversification économique, cette inertie dans la transformation des ressources disponibles en moteurs de développement interroge.

L’argent existe, mais ne circule pas là où il devrait.
Cela révèle une économie à deux vitesses : d’un côté, des ménages précautionneux qui thésaurisent ; de l’autre, un tissu entrepreneurial en mal de financement, asphyxié par une architecture bancaire peu propice au risque et à l’innovation.

L’absence de banques d’investissement ou de mécanismes incitatifs pour réorienter l’épargne vers l’économie réelle est un signal d’alarme. Il devient urgent de repenser en profondeur l’environnement des affaires : fiscalité, sécurité juridique, simplification administrative, accompagnement des PME, etc.

La réussite des réformes engagées dépendra de la capacité des pouvoirs publics à mettre en place un cadre cohérent où l’épargne nationale, aujourd’hui dormante, devienne le carburant d’une croissance durable.

 

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