Dans notre quotidien, chaque facture — qu’il s’agisse d’eau, d’électricité, de téléphonie ou de transport — cache souvent des prélèvements pa
Dans notre quotidien, chaque facture — qu’il s’agisse d’eau, d’électricité, de téléphonie ou de transport — cache souvent des prélèvements parafiscaux invisibles. Taxe sur la redevance, contributions sur les transactions, “droits” d’inspection ou de régulation… autant de charges non budgétisées, opaques, qui alimentent des organismes publics ou parapublics sans réelle redevabilité. Et au final, c’est bien le consommateur gabonais qui en supporte le coût.
Parafiscalité : un impôt déguisé ?
Dans un contexte où le pouvoir d’achat des Gabonais est déjà fragilisé par l’inflation, la parafiscalité s’impose comme un impôt masqué. On la retrouve partout : sur chaque kilowatt-heure d’électricité, sur chaque litre de carburant, sur chaque appel téléphonique. Ces prélèvements financent des agences ou fonds spéciaux souvent éloignés du contrôle parlementaire et sans évaluation publique claire de leur impact. La légalité de certains prélèvements, souvent instaurés par décrets ou conventions, est sujette à caution.
Une charge répercutée sur les ménages
Les coûts additionnels liés à cette parafiscalité peuvent représenter jusqu’à 7 à 10 % du montant final payé par les usagers. Dans un pays où le SMIG est à 150 000 FCFA et où plus d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, cette fiscalité indirecte frappe particulièrement les plus vulnérables. Ironie du sort : ceux qui consomment le moins paient proportionnellement davantage.
Le regard de Com d’Afrik
La parafiscalité gabonaise illustre un paradoxe majeur : destinée à financer des missions d’intérêt public, elle échoue souvent à renforcer la transparence et l’efficacité des institutions. Ce mécanisme, qui échappe largement au débat démocratique, tend à diluer la responsabilité des gestionnaires publics tout en pesant lourd sur les citoyens.
L’absence d’intégration de ces prélèvements dans le budget général entrave toute possibilité de contrôle rigoureux et de redevabilité envers les contribuables. Il est urgent d’engager une réforme profonde visant à rationaliser cette parafiscalité : plafonnement des prélèvements, évaluation systématique des performances des agences financées, et surtout, une meilleure information des consommateurs.
Sans cela, la parafiscalité continuera de creuser les inégalités et de miner la confiance dans les institutions, à l’heure où la transparence et la justice fiscale sont plus que jamais attendues par les Gabonais.
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