Plante endémique et sacrée du Gabon, l’iboga représente aujourd’hui un enjeu stratégique mondial, notamment dans le domaine des thérapies psy
Plante endémique et sacrée du Gabon, l’iboga représente aujourd’hui un enjeu stratégique mondial, notamment dans le domaine des thérapies psychédéliques. Alors que les États-Unis investissent massivement dans l’ibogaïne – principe actif extrait de la racine –, le Gabon reste en retrait, malgré son statut de gardien spirituel de cette ressource précieuse.
Le 6 juin 2025, le Texas a officialisé un partenariat public-privé pour promouvoir l’usage thérapeutique de l’ibogaïne, avec pour objectif son approbation par la FDA. Pendant ce temps, seul un permis d’exportation conforme aux règles internationales (Nagoya) aurait été délivré côté gabonais, et aucun brevet majeur n’a été déposé localement.
🔍 Pourtant, les projections sont claires : en captant ne serait-ce que 5 % du marché mondial des substances psychédéliques – estimé à 9 milliards USD d’ici 2032 – le Gabon pourrait générer jusqu’à 167 milliards de FCFA par an. Une opportunité immense.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Le cas de l’iboga révèle une contradiction structurelle : le Gabon possède une ressource unique, au croisement du sacré et du scientifique, mais reste confiné à un rôle de gardien culturel, pendant que d’autres en exploitent la valeur commerciale.
Ce paradoxe illustre le défi plus large de la souveraineté économique sur les savoirs traditionnels. La reconnaissance du caractère stratégique de l’iboga est un premier pas. Mais sans volonté politique affirmée, ni investissements en recherche, traçabilité et transformation locale, le pays restera spectateur d’une manne qui devrait pourtant être la sienne.
L’essor de l’ibogaïne à l’étranger doit servir d’électrochoc stratégique. Il est urgent de construire une filière nationale structurée, respectueuse de la biodiversité et des savoirs traditionnels, mais tournée vers l’innovation, la création d’emplois, et l’exportation à haute valeur ajoutée.
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