Fin juin, Lomé a été le théâtre de manifestations importantes contre le régime de Faure Gnassingbé. Ce 9 juillet 2025, les autorités togolais
Fin juin, Lomé a été le théâtre de manifestations importantes contre le régime de Faure Gnassingbé. Ce 9 juillet 2025, les autorités togolaises ont annoncé l’émission de mandats d’arrêt internationaux visant plusieurs membres du Mouvement du 6 juin (M66), notamment des blogueurs et artistes, à l’origine de ces appels à manifester.
Le ministre de la Sécurité, le colonel Calixte Madjoulba, a affirmé avec fermeté : « Quand un mandat d’arrêt international est lancé, il doit y avoir une suite, et soyez assurés que nous irons jusqu’au bout, quel que soit l’endroit où ils résident. » Ces mesures interviennent dans un contexte tendu, marqué par plusieurs manifestations ayant viré à la violence fin juin, en réaction notamment aux arrestations de personnalités critiques, à la hausse du prix de l’électricité et à la réforme constitutionnelle de 2024 renforçant le pouvoir présidentiel.
Du côté des autorités, la ligne est claire. Le colonel Hodabalo Awaté, ministre de l’Administration territoriale, rappelle que « nous sommes dans un État de droit, où le respect des lois n’est pas optionnel. Les manifestations non déclarées, les actes de vandalisme, et les appels au désordre ne sauraient être tolérés comme formes d’expression démocratique. »
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Cette situation illustre la tension persistante entre aspirations démocratiques et maintien de l’ordre dans plusieurs pays africains. Au Togo, comme ailleurs, les forces de l’ordre et le pouvoir politique jonglent entre la nécessité de préserver la stabilité et le droit fondamental à la libre expression. L’émission de mandats d’arrêt internationaux contre des figures du Mouvement du 6 juin souligne une volonté de fermeté qui peut toutefois fragiliser le dialogue politique.
Au cœur de cette affaire se trouve une question cruciale : comment concilier respect de la loi et espaces démocratiques ouverts à la contestation pacifique ? L’approche sécuritaire adoptée, bien que compréhensible dans un contexte de troubles, pourrait accentuer les divisions sociales et politiques, et alimenter un cycle de tensions difficile à briser.
Pour une stabilité durable, un dialogue inclusif, où les voix des jeunes artistes, blogueurs et citoyens puissent s’exprimer librement tout en respectant les cadres légaux, apparaît plus que jamais indispensable. C’est dans cet équilibre délicat que se joue l’avenir démocratique du Togo.
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