Gabon : le pétrole et les mines doivent être des tremplins, pas des béquilles

Dans un contexte où les marchés pétroliers mondiaux restent marqués par une grande volatilité – le Brent stagnait à 68,5 $ le baril ce vendredi – il devient de plus en plus évident que le Gabon ne peut plus fonder son avenir uniquement sur l’or noir. L’essoufflement des prix, la fragilité géopolitique et les transitions énergétiques en cours appellent à un repositionnement stratégique.

Face à cette réalité, le pays a lancé une campagne ambitieuse d’exploration pétrolière en eaux profondes, tout en misant sur ses ressources minières stratégiques (manganèse, fer, or, etc.) pour entamer un virage économique. Le vrai enjeu réside aujourd’hui dans la transformation locale de ces ressources, afin d’augmenter la valeur ajoutée, créer des emplois durables et diminuer la dépendance aux exportations brutes.

🎙 Le regard de Com d’Afrik

Au-delà du constat économique, cette réflexion met en lumière un impératif de souveraineté économique pour le Gabon. Continuer à extraire sans transformer, c’est prolonger une logique héritée du passé colonial, où la richesse du sol ne profite pas pleinement à ceux qui y vivent.

Le pétrole a structuré l’économie gabonaise pendant des décennies, mais il ne peut plus constituer le socle d’un développement inclusif et résilient. L’orientation vers une industrialisation locale des minerais est une opportunité historique de rééquilibrage économique et territorial. À condition d’y associer une vraie politique de formation, de gouvernance transparente et de dialogue avec les communautés locales.

La transition énergétique mondiale offre au Gabon une place de choix sur l’échiquier des métaux critiques. Encore faut-il transformer cette position en levier de puissance, et non en simple rente.