À quelques semaines de la révision des listes électorales, le ministère de l’Intérieur intensifie son dispositif de veille démocratique. Dans
À quelques semaines de la révision des listes électorales, le ministère de l’Intérieur intensifie son dispositif de veille démocratique. Dans une lettre-circulaire en date du 3 juillet 2025, le ministre Hermann Immongault exige des délégués spéciaux et secrétaires généraux des collectivités locales qu’ils déclarent formellement, d’ici au 9 juillet, leur intention de se porter candidats aux prochaines élections locales.
Cette mesure vise à prévenir tout conflit d’intérêts dans l’organisation du scrutin, conformément aux dispositions du Code électoral, notamment les articles 76 et 323, qui imposent la neutralité des agents directement impliqués dans le processus électoral.
Il s’agit d’une suite logique à un rappel à l’ordre du 30 juin, dans lequel le ministre soulignait que tout agent administratif souhaitant se présenter devait impérativement se mettre en retrait des opérations électorales, même s’il ne s’agissait pas encore d’une démission formelle. La démission effective interviendra après validation des candidatures.
Par cette initiative, le gouvernement cherche à garantir l’impartialité de l’administration locale, dans un contexte où la transparence électorale est scrutée de près par l’opinion publique, la société civile et la communauté internationale.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Cette directive marque un tournant significatif dans l’évolution de la gouvernance électorale au Gabon. Depuis la transition enclenchée en 2023, les autorités cherchent à renforcer la légitimité du processus démocratique, et cette exigence de transparence en amont en est une illustration concrète.
Mais au-delà de l’aspect réglementaire, ce geste revêt une dimension politique forte : il s’agit de démontrer que les pratiques du passé — où confusion entre fonctions administratives et ambitions politiques étaient monnaie courante — n’ont plus leur place dans la Ve République.
Toutefois, cette volonté d’assainissement ne sera pleinement crédible qu’à condition d’être suivie d’un contrôle rigoureux de l’effectivité des retraits et d’une surveillance impartiale des futurs scrutins. La neutralité proclamée doit désormais se traduire dans les actes.
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