CEMAC : Une créance sur cinq en souffrance, alerte sur la solidité du système bancaire sous-régional

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CEMAC : Une créance sur cinq en souffrance, alerte sur la solidité du système bancaire sous-régional

  Malgré une trésorerie nette excédentaire dépassant 8 245 milliards de FCFA, les banques de la zone CEMAC sont confrontées à une réalité plus

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Malgré une trésorerie nette excédentaire dépassant 8 245 milliards de FCFA, les banques de la zone CEMAC sont confrontées à une réalité plus préoccupante : 17,3 % des crédits en circulation sont désormais classés comme créances douteuses.

C’est le signal d’alarme lancé par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) lors de sa concertation annuelle tenue à Bangui. Cette détérioration, en constante progression depuis 2022, révèle un déséquilibre structurel au sein du système financier régional, entre abondance de liquidités et faiblesse dans le recouvrement des prêts.

🔍 Un paradoxe révélateur d’une gouvernance à revoir
Ce niveau critique de créances en souffrance s’explique par un double contexte : une gouvernance bancaire encore fragile, marquée par des pratiques de gestion du risque peu rigoureuses, et un environnement macroéconomique sous tension, où les retards de paiement des États mettent à mal les trésoreries des PME. Résultat : le crédit bancaire, déjà peu accessible, devient un levier de plus en plus incertain pour financer l’économie réelle.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Derrière les chiffres, se cache un paradoxe dangereux pour l’avenir économique de la CEMAC. Comment expliquer que des banques regorgent de liquidités mais peinent à soutenir les entreprises ? Cette contradiction soulève des questions de fond sur le rôle du secteur financier dans le développement régional.

En tant que média observateur des mutations économiques africaines, Com d’Afrik analyse cette situation comme le symptôme d’un système bancaire cloisonné, peu inclusif et excessivement prudent, dans un contexte où l’économie réelle — notamment les PME — a pourtant un besoin vital d’investissement.

L’appel de la COBAC à un « pacte sous-régional de stabilité financière » sonne comme un signal d’urgence. La réforme ne peut se limiter aux ratios prudentiels : elle doit engager une refonte des rapports entre banques, États et tissu productif, avec une plus grande transparence, une mobilisation accrue de l’épargne locale, et une responsabilisation budgétaire des gouvernements.

La stabilité bancaire ne sera durable que si elle repose sur une économie réelle robuste, intégrée et soutenue. Sans cela, le système bancaire restera structurellement exposé… et les ambitions de relance économique de la sous-région gravement compromises.

 

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