Zone CEMAC : la BEAC maintient sa politique monétaire malgré un contexte économique fragile

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Zone CEMAC : la BEAC maintient sa politique monétaire malgré un contexte économique fragile

  Réunie à Yaoundé le 30 juin 2025, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés. Cette

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Réunie à Yaoundé le 30 juin 2025, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés. Cette posture prudente intervient dans un contexte marqué par un ralentissement de la croissance économique et un reflux de l’inflation dans la sous-région CEMAC.

Le Comité de politique monétaire (CPM) a confirmé les taux suivants : 4,50 % pour les appels d’offres, 6,00 % pour la facilité de prêt marginal, et 0,00 % pour la facilité de dépôt, tout en laissant les coefficients de réserves obligatoires stables.

Sur le plan macroéconomique, la croissance sous-régionale devrait ralentir à 2,4 % en 2025, en baisse par rapport à 2,9 % en 2024, principalement en raison du recul de la production pétrolière (-2,7 %). Le secteur non pétrolier affiche cependant une résilience avec une croissance attendue de 3,5 %. L’inflation, elle, revient à un niveau plus maîtrisé, autour de 2,8 % contre 4,1 % l’année précédente.

Côté finances publiques, les tensions restent présentes : déficit budgétaire en légère hausse à -1,2 % du PIB et réserves de change en diminution, à 72,7 % de la couverture monétaire, soit 4,5 mois d’importations.

Le regard de Com d’Afrik

Cette décision de la BEAC illustre une stratégie de prudence dans un environnement économique international incertain, marqué par des tensions géopolitiques et des fluctuations des marchés mondiaux. Maintenir les taux stables permet de soutenir une économie régionale fragile sans accentuer la pression sur les entreprises et les ménages.

Cependant, ce statu quo ne doit pas masquer les défis structurels auxquels la zone CEMAC est confrontée. La dépendance à la rente pétrolière fragilise l’économie et expose les États à des chocs exogènes. Par ailleurs, la dégradation progressive des réserves de change signale une vulnérabilité croissante face aux aléas des marchés internationaux.

Le ralentissement de la croissance et les contraintes budgétaires soulignent l’urgence d’un virage vers une diversification économique plus affirmée et d’une gouvernance budgétaire rigoureuse. La BEAC, au cœur de cette dynamique, devra conjuguer ses missions de stabilité monétaire avec un appui accru à la transformation structurelle des économies de la CEMAC.

En somme, la stabilité monétaire prônée est une condition nécessaire mais insuffisante : la résilience économique passera par des réformes profondes, tant au niveau des politiques publiques que dans le tissu productif régional.

 

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