Présidentielle 2025 : Bilie-By-Nze s’oppose à la Cour des comptes sur les comptes de campagne

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 Présidentielle 2025 : Bilie-By-Nze s’oppose à la Cour des comptes sur les comptes de campagne

  Dans un climat politique encore marqué par les effets de la transition post-2023, Alain-Claude Bilie-By-Nze, principal opposant au président

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Dans un climat politique encore marqué par les effets de la transition post-2023, Alain-Claude Bilie-By-Nze, principal opposant au président Brice Clotaire Oligui Nguema et leader du mouvement Ensemble pour le Gabon, a déclaré son refus de déposer ses comptes de campagne auprès de la Cour des comptes.

Lors d’un entretien accordé au quotidien L’Union le 30 juin, le candidat malheureux à la présidentielle a précisé sa position :

« Je ne refuse pas de déposer mes comptes de campagne. Je refuse de les déposer auprès de la Cour des comptes. »

En cause : une incohérence juridique selon lui entre la loi électorale et la loi organique n°0003/2022 fixant les compétences de la Cour. Cette dernière, soutient-il, ne mentionne pas explicitement le contrôle des comptes de campagne électorale parmi ses attributions. Il appelle donc à une mise en conformité législative, arguant qu’on ne peut exiger d’un citoyen de se plier à une disposition en contradiction avec la Constitution.

Dans une réponse publiée le 27 juin, la Cour des comptes a rappelé les sanctions prévues à l’article 371 alinéa 2 du Code électoral, dont l’inéligibilité du candidat défaillant pendant 5 à 10 ans, en plus de sanctions pécuniaires.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

Au-delà du débat juridique, cette affaire révèle les tensions structurelles entre les textes de la Transition et les institutions chargées de leur application. Le cas Bilie-By-Nze met en lumière un vide réglementaire ou, à tout le moins, une ambiguïté interprétative entre les lois organiques et le Code électoral.

Si la transparence des campagnes est un impératif démocratique incontestable, elle doit s’appuyer sur un socle juridique clair, cohérent et incontestable. Faute de quoi, elle ouvre la porte à des bras de fer juridico-politiques où la forme prend le pas sur le fond.

Le refus d’un opposant de se plier à une obligation légale — même partiellement justifiée — met à l’épreuve la solidité des institutions de la 5ᵉ République naissante. Il soulève aussi une question plus large : la légitimité des institutions repose-t-elle uniquement sur les textes, ou aussi sur la confiance et la clarté de leur mission ?

En filigrane, cette affaire pose un test à l’État de droit gabonais : saura-t-il gérer ce contentieux sans céder à la tentation de l’exclusion politique, mais en renforçant au contraire la rigueur juridique et l’équité électorale ?

 

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