C’est un tournant décisif pour la santé publique et la transition environnementale au Gabon. Le gouvernement a officiellement lancé un projet
C’est un tournant décisif pour la santé publique et la transition environnementale au Gabon. Le gouvernement a officiellement lancé un projet d’envergure visant à éliminer plus de 200 tonnes de polychlorobiphényles (PCB) — des substances classées parmi les polluants organiques les plus toxiques au monde.
La décision a été annoncée lors d’un atelier rassemblant des experts en santé publique, des représentants des ministères de la Santé, de l’Environnement, de l’Énergie, ainsi que des partenaires techniques comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Inscrit dans le cadre de la Déclaration de Libreville sur la santé et l’environnement en Afrique, ce projet répond à un impératif : préserver la santé des populations face aux risques chimiques. Pour Alain Charles Rotimbo, secrétaire général du ministère de la Santé, il s’agit d’« un acte de responsabilité, une prise de conscience face aux dangers invisibles mais réels que représentent les PCB ».
Utilisés dans le passé pour leurs propriétés isolantes dans l’industrie électrique, les PCB sont aujourd’hui associés à des effets graves : cancers, troubles hormonaux, atteintes du système immunitaire. Le Gabon a localisé ces substances dans plusieurs sites industriels stratégiques tels que Sogara à Port-Gentil, Comilog dans le Haut-Ogooué, la SEEG et Kinguélé.
Le projet prévoit la remise à niveau des installations avec des technologies écologiques, tout en contribuant à une meilleure efficacité énergétique et à un environnement plus sain.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Cette initiative s’inscrit dans un moment clé de la transition écologique et institutionnelle du Gabon. Au-delà de l’aspect technique, il s’agit d’un enjeu stratégique de santé publique : l’élimination des PCB participe à la prévention des maladies chroniques liées à la pollution chimique, un sujet encore trop peu visible dans les politiques publiques africaines.
Le Gabon, en prenant une telle décision, se positionne comme l’un des pays moteurs en Afrique centrale sur la question du désengagement progressif des substances toxiques. Toutefois, la réussite de cette opération dépendra de l’engagement effectif des industriels, de la transparence des processus de remplacement, mais aussi de la pédagogie auprès des populations exposées.
Il ne s’agit pas seulement d’assainir, mais de transformer les pratiques industrielles à long terme.
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