Guinée : un mandat présidentiel porté à 7 ans, entre stabilité institutionnelle et pragmatisme politique

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Guinée : un mandat présidentiel porté à 7 ans, entre stabilité institutionnelle et pragmatisme politique

  C’est désormais officiel : le projet de nouvelle Constitution guinéenne prévoit un mandat présidentiel de 7 ans, renouvelable une fois. Une d

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C’est désormais officiel : le projet de nouvelle Constitution guinéenne prévoit un mandat présidentiel de 7 ans, renouvelable une fois. Une décision majeure annoncée le 29 juin 2025 par Dr Dansa Kourouma, président du Conseil national de la transition (CNT), lors d’une conférence de presse à Conakry.

Trois arguments ont été avancés pour justifier cet allongement :

✅ Le besoin de stabilité : un mandat de 5 ans serait jugé trop court pour engager des réformes structurelles et produire des résultats visibles dans un pays en transition.
✅ La demande populaire : les consultations nationales de 2022 auraient révélé une aspiration générale à plus de continuité dans le leadership.
✅ Le coût des élections : Dr Kourouma évoque les 500 milliards de francs guinéens nécessaires pour organiser un scrutin. Passer de 3 à 2 élections en 15 ans représenterait donc une économie non négligeable.

Le texte de la future Constitution sera soumis à référendum en septembre 2025, un moment décisif dans la redéfinition du paysage politique guinéen.

🧭 Le regard de Com d’Afrik

Derrière l’argument de la stabilité, la réforme constitutionnelle en Guinée soulève des interrogations fondamentales sur la gouvernance et la gestion du pouvoir en Afrique de l’Ouest.

Sur le fond, prolonger la durée du mandat peut sembler rationnel dans un contexte post-crise, où la reconstruction institutionnelle et économique exige de la visibilité politique. Mais la légitimité de cette décision ne pourra être réellement validée que par un processus transparent, inclusif et accepté par toutes les composantes de la société civile.

Dans une région marquée par les tensions électorales, les coups d’État et les contestations populaires, l’allongement des mandats présidentiels — même lorsqu’ils sont justifiés par des considérations techniques ou budgétaires — est souvent perçu comme une manœuvre pour consolider le pouvoir.

L’enjeu pour la Guinée ne sera donc pas seulement de rédiger une nouvelle Constitution, mais de convaincre par la méthode, la transparence et l’exemplarité.

 

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