Depuis le début de la semaine, des appels à la mobilisation circulent intensément sur les réseaux sociaux au Togo. Les jeunes, activistes et
Depuis le début de la semaine, des appels à la mobilisation circulent intensément sur les réseaux sociaux au Togo. Les jeunes, activistes et artistes du pays appellent à manifester pacifiquement jeudi, vendredi et samedi pour dénoncer le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
Les visuels sont simples mais explicites : un fond rouge utilisé comme photo de profil, des visuels détaillant les dates des manifestations à venir. Ce mode de communication digital, devenu un outil majeur de mobilisation pour la jeunesse togolaise, repose sur des groupes de discussion privés ainsi que des pages publiques où la colère gronde.
Ce nouvel appel à la mobilisation s’inscrit dans la continuité du mouvement du 6 juin dernier, déclenché par l’arrestation du rappeur Aamron, interné en hôpital psychiatrique avant d’être relâché. Ce jour‑là, plus de 50 personnes avaient été interpellées à Lomé, parmi lesquelles trois sont encore détenues selon des sources locales.
Face à la tension croissante, le dispositif sécuritaire a été légèrement renforcé à Lomé en début de semaine. De son côté, le gouvernement togolais a publié un communiqué rappelant que tout appel à manifestation incitant à la « désobéissance » ou à la « révolte du peuple », ainsi que tout trouble à l’ordre public, constitue une violation flagrante des textes en vigueur.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Pour Com d’Afrik, la situation togolaise traduit la fracture profonde entre une jeunesse connectée, mobilisée par les réseaux sociaux, et un régime vieillissant attaché à des méthodes sécuritaires éprouvées. Ce climat de défiance devient un baromètre du rapport de force actuel : tandis que la société civile bénéficie du poids du digital pour mobiliser malgré la répression, le pouvoir de Faure Gnassingbé tente de répondre par la dissuasion légale et sécuritaire.
Ce face‑à‑face pourrait définir la ligne de crête du jeu démocratique togolais à court terme. À l’heure où la parole libérée des réseaux sociaux devient la principale caisse de résonance du peuple, la capacité du régime à évoluer ou à dialoguer pourrait sceller le climat politique du pays pour les années à venir.
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