Cameroun : un emprunt de 200 milliards FCFA pour soulager les tensions de trésorerie

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Cameroun : un emprunt de 200 milliards FCFA pour soulager les tensions de trésorerie

  Le président Paul Biya vient d'autoriser, par décret, le ministre des Finances Louis Paul Motazé à mobiliser jusqu’à 200 milliards FCFA sur l

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Le président Paul Biya vient d’autoriser, par décret, le ministre des Finances Louis Paul Motazé à mobiliser jusqu’à 200 milliards FCFA sur le marché international des capitaux. Ce financement est destiné à couvrir « les opérations de trésorerie de l’exercice 2025 », selon les termes du texte officiel.

Derrière cette formulation, les analystes s’accordent à penser que l’objectif principal est le réglage de la dette intérieure, notamment les restes à payer (RAP) dus aux prestataires publics et fournisseurs, dont les créances s’accumulent depuis plus de trois mois. Le dernier rapport de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) fait état de 215,8 milliards FCFA de RAP au 31 mars 2025, un montant quasiment équivalent à la levée de fonds envisagée.

Cette opération s’inscrit dans la continuité des recommandations émises par le Fonds monétaire international (FMI), qui avait suggéré, lors de sa mission récente au Cameroun, de recourir à un nouvel emprunt externe pour apurer les arriérés internes.

Il est à noter que le Cameroun avait déjà levé 323,9 milliards FCFA auprès de Citi Group en juillet 2024, avec un objectif similaire. Toutefois, le contexte financier mondial étant plus incertain en 2025, les conditions de financement pourraient s’avérer moins avantageuses cette fois-ci.

🗞️ Le regard de Com d’Afrik

Cette nouvelle mobilisation de fonds sur les marchés internationaux révèle plusieurs enjeux clés :

🔹 Une dépendance structurelle aux financements extérieurs : Si ces emprunts permettent de fluidifier la trésorerie à court terme, ils renforcent également la vulnérabilité du Cameroun face aux chocs financiers mondiaux, avec un risque accru de surendettement si les créances ne s’accompagnent pas de réformes structurelles.

🔹 Des effets à double tranchant sur l’économie locale : Le paiement des fournisseurs publics peut dynamiser l’activité économique intérieure, mais il reste conditionné par la capacité de l’État à obtenir des financements externes, ce qui fragilise la souveraineté budgétaire.

🔹 Une absence de communication sur la stratégie de remboursement : Alors que la confiance des marchés repose aussi sur la transparence et la planification, le flou autour du calendrier de remboursement pourrait poser problème à moyen terme.

🔹 Une politique budgétaire sous influence internationale : Les recommandations du FMI apparaissent comme un fil conducteur des décisions financières du gouvernement, ce qui soulève la question de l’autonomie réelle dans la gestion économique nationale.

Com d’Afrik continuera à suivre de près cette actualité financière et ses répercussions sur la stabilité économique du Cameroun et de la sous-région.

 

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