Depuis le début du mois de juin, plusieurs quartiers de Libreville, notamment Plaine Orety, les abords de l’Assemblée nationale et les zones
Depuis le début du mois de juin, plusieurs quartiers de Libreville, notamment Plaine Orety, les abords de l’Assemblée nationale et les zones proches des ambassades de Chine et de Russie, sont le théâtre de déguerpissements massifs. Des bulldozers ont rasé les habitations de centaines de familles, souvent sans préavis formel, ni plan de relogement digne, dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain annoncé comme étant d’« utilité publique ».
Les images qui circulent parlent d’elles-mêmes : enfants assis sur les gravats, familles en détresse, personnes âgées en pleurs. En pleine période d’examens scolaires, ce traitement brutal plonge des citoyens dans une précarité extrême, bafouant les garanties prévues à l’article 20 de la Constitution gabonaise en matière de relogement.
Mais ce qui frappe autant que la violence des opérations, c’est le silence assourdissant de la société civile. Aucune marche, aucun communiqué d’indignation, aucun accompagnement visible des populations sinistrées. Là où l’on s’attendait à une réaction citoyenne forte, c’est le vide.
🟠 Le regard de Com d’Afrik
En tant que média engagé dans l’observation citoyenne, Com d’Afrik s’interroge : à quoi sert la société civile si elle ne se mobilise pas lorsque les droits fondamentaux sont violés ? Lors des campagnes électorales, plus de 1 200 structures s’étaient déclarées prêtes à soutenir la Transition. Aujourd’hui, face à des citoyens laissés sans abri, leur absence interroge.
Nous ne remettons pas en cause la nécessité de moderniser la ville. Mais aucune transformation durable ne peut se faire sans justice sociale, ni respect des droits humains. Ce type d’intervention, mené sans transparence ni dialogue, donne le sentiment d’un autoritarisme de continuité, loin des promesses de rupture avec le régime déchu d’Ali Bongo Ondimba.
Le vrai test de la Transition ne se situe pas dans les discours, mais dans la manière dont elle traite ses citoyens les plus vulnérables. C’est à cette aune que se mesurera sa légitimité.
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