Fuite des capitaux : l’Afrique perd 587 milliards de dollars chaque année

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Fuite des capitaux : l’Afrique perd 587 milliards de dollars chaque année

  Alors que le continent africain cherche désespérément des financements pour accélérer son développement, il fait face à une hémorragie financ

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Temps de lecture : 2 min

 

Alors que le continent africain cherche désespérément des financements pour accélérer son développement, il fait face à une hémorragie financière alarmante : 587 milliards de dollars s’évaporent chaque année, selon le professeur Kevin Chika Urama, vice-président de la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce chiffre, basé sur les données de 2022, a été révélé lors de la présentation des perspectives économiques de l’Afrique à l’horizon 2025.

📊 Pour mieux mesurer l’ampleur de cette perte :

  • C’est 65 fois le budget annuel de l’Union africaine.
  • C’est 2,5 fois le PIB du Nigeria, première économie du continent.
  • C’est assez pour financer des infrastructures majeures : routes, hôpitaux, universités, réseaux électriques… dans plusieurs pays à la fois.

🔎 Les principales causes identifiées par la BAD :

  • Transferts irréguliers de bénéfices des multinationales : 275 milliards $
  • Corruption : 148 milliards $
  • Flux financiers illicites, dont manipulation des prix : 90 milliards $
  • Perception de risque exagérée, entraînant des primes de risque injustifiées : 79 milliards $

👁️ Le regard de Com d’Afrik

En tant que média engagé sur les enjeux structurels de l’Afrique, nous voyons dans ce constat un paradoxe tragique : un continent en besoin urgent d’investissements, mais qui finance — malgré lui — d’autres économies. Ce phénomène met en lumière une architecture financière mondiale déséquilibrée, où les règles du jeu défavorisent les pays africains, souvent perçus à tort comme « à haut risque », alors même qu’ils subissent les conséquences de pratiques déloyales.

Notre analyse souligne aussi l’urgence d’un réarmement institutionnel africain. Il est impératif que les États renforcent leurs mécanismes de contrôle, leur cadre réglementaire et leur transparence fiscale. Mais la responsabilité est aussi mondiale : il faut repenser les cadres de coopération financière, notamment en matière de transparence des flux, de régulation des multinationales et de lutte contre les paradis fiscaux.

Si l’Afrique récupérait ne serait-ce que le quart de ces capitaux en fuite, cela pourrait radicalement transformer le visage du continent, en finançant sa souveraineté économique, son industrialisation, et son avenir éducatif et sanitaire.

 

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