Invité sur le plateau de Gabon 1ère, Adrien Nguema Mba, délégué spécial de la commune de Libreville, s’est exprimé sur un sujet brûlant : cel
Invité sur le plateau de Gabon 1ère, Adrien Nguema Mba, délégué spécial de la commune de Libreville, s’est exprimé sur un sujet brûlant : celui des indemnisations multiples liées à l’occupation des terrains urbains dans la capitale gabonaise.
Reconnaissant que plusieurs indemnisations ont été versées à différents occupants au fil des années, il a précisé :
« Il y a eu des indemnisations à plusieurs reprises, depuis l’époque de Jacques Adiahenot jusqu’aux différents ministres de l’Habitat. »
Cette répétition soulève de sérieuses interrogations sur les limites de l’action publique et l’autorité de l’État face aux projets d’aménagement. Le délégué spécial a cité l’ancien président Omar Bongo, dont l’approche visait à éviter les conflits sociaux, même au prix de concessions coûteuses :
« C’était une concession politique… Il savait très bien que certains revendaient leurs parcelles. »
Il a également critiqué ce qu’il appelle la « Gabonite sclérose », une tendance à transférer systématiquement la responsabilité de ses actes à l’État :
« Les symptômes ne trompent pas : ce qui m’arrive, ce n’est jamais ma faute, c’est la faute des autres. »
Face à l’anarchie foncière, il plaide pour une planification progressive, même lente, affirmant que l’État agit, mais selon ses moyens :
« L’État ne peut pas tout faire en même temps dans un pays du tiers monde. »
📰 Le regard de Com d’Afrik
Ce discours marque une tentative de repositionnement du discours public sur la gestion du foncier urbain à Libreville. Si Adrien Nguema Mba met le doigt sur des réalités sociales et politiques profondes, le ton de vérité qu’il adopte soulève une autre problématique : où commence et où s’arrête la responsabilité de l’État dans les désordres fonciers ?
L’indemnisation à répétition, si elle s’explique par des raisons sociales ou politiques, a contribué à créer un précédent dangereux, alimentant une culture d’occupation illégale perçue comme tolérée, voire récompensée. Cela mine à long terme la crédibilité des politiques d’aménagement, affaiblit l’autorité publique et complique les perspectives d’un développement urbain structuré et équitable.
La « Gabonite sclérose » évoquée pourrait certes s’appliquer à certains comportements citoyens, mais elle ne saurait occulter la défaillance de certains mécanismes étatiques en matière de contrôle, de régularisation et de transparence.
Un vrai débat de fond s’impose : comment instaurer une culture de la responsabilité partagée entre citoyens et institutions ?
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